Reims : la friche du SERNAM se met au vert, avec bientôt deux forêts urbaines

Dans quelques années, le site, autour du nouveau complexe UCPA Sport Station Grand Reims, aura bien changé. Une végétalisation du secteur est en cours. A terme, on y verra des arbres de plus de dix mètres.

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A la Sainte Catherine, le 25 novembre, tout bois prend racine. Le dicton est bien connu. En tout cas, les jardiniers de la Cité des Sacres, l’assurent, de novembre à mars, c’est un moment idéal pour planter des arbres. On le savait, transformer tout le secteur occupé il y a plusieurs années, par le SERNAM, serait un énorme chantier. Aujourd’hui, les ambitions affichées, se concrétisent. Le complexe aqualudique est terminé, un parking a été ouvert, mais il fallait encore apporter de la verdure à l’immense ancienne friche de sept hectares.

Pas question de faire sans les habitants ! Des ateliers de concertation ont été mis en place, en 2017, pour parvenir à en dégager les souhaits des Rémois. Ils ont remporté un franc succès.  Mais passé le temps de la concertation, vient celui des réalisations. Aujourd’hui, la végétalisation du secteur est en cours. Quelques chênes ont déjà été plantés, et au printemps, ce sera au tour de vivaces. Pour le parvis du complexe, le choix s’est porté également sur des chênes, mais aussi des féviers. A la fin du mois de février, 18 essences d’arbres différentes (érables, aulnes…) auront rejoint ce parvis. Des arbres de six à quinze ans, et pouvant déjà atteindre six mètres.

 

Création de deux forêts urbaines

"Les gens voulaient du vert. Ils souhaitaient le retour de la nature, en ville", explique Laure Miller, adjointe au maire de Reims, déléguée à l’écologie, à la nature en ville et aux aménagements publics. Virginie Visse, technicienne à la direction des espaces verts, précise même : "Il y avait une demande de ramener du sauvage, dans la ville". Cela a conduit à ce qui est une première, un vrai test pour Reims : la création de forêts urbaines.

Les plantations ont commencé, près de la Cartonnerie. L’autre forêt urbaine se développera rue de la Justice. Sur quatre ans, cette opération de végétalisation aura un coût de 450.000 euros. Pierre-Antoine Durand est chef de projet au sein de la direction de la mission ville et territoire durables. Il explique : "Nous avions mené une réflexion dès 2016, et notre projet s’est adapté aux remontées de la concertation. Ce projet est en fait, une part de la liaison verte, qui part du canal, pour rejoindre le nord du site du SERNAM. Sur ce site proprement dit, nous aménageons 8.000 mètres carrés. Certains se demanderont peut-être pourquoi nous n’avons pas planté d’arbres à certains endroits. La réponse est d’ordre technique".

 

La gestion de l’eau de pluie

Une des questions majeures qui s’est posée pour la réalisation de cette opération, est celle de l’eau. Le principe retenu était, "qu’aucune eau de pluie ne retourne dans les réseaux de la ville, pour éviter des inondations", indique Laure Miller, adjointe au maire. La solution a donc consisté à mettre en place des noues végétalisées, et à installer des caissons vers lesquels seront canalisées les eaux de pluie. "A l’emplacement de ces caissons, il n’était pas possible de planter des arbres", précise Pierre-Antoine Durand, chef de projet mission ville et territoire durables.

Les gens voulaient du vert. Ils souhaitaient le retour de la nature en ville.

Laure Miller, adjointe au maire déléguée à l'écologie, à la nature en ville et aux aménagements publics.

Pour verdir ce secteur urbain, on a ramené de la terre locale, on a évité les espèces toxiques, allergènes, et peu sensibles à la pollution. Les concepteurs du projet ont fait en sorte d’avoir plusieurs variétés d’arbres, notamment quant à leur taille. Le choix des végétaux a pris plusieurs mois. Ils ont aussi respecté le souhait des habitants de Reims d’avoir des espaces ombragés, des arbres aux couleurs automnales, mais également des espèces locales.

 

Le respect de la nature

Virginie Visse, technicienne à la direction des espaces verts, explique: "On va s’adapter à la nature. On accompagnera la sélection naturelle". Et Laure Miller d’insister: "On laissera faire la nature". Une forêt urbaine nécessite un entretien différent d’un espace vert traditionnel, ainsi, il n’y aura pas d’entretien tous les deux jours, mais une gestion plus naturelle, avec des zones d’essai de nature "sauvage". Selon les réactions des Rémois, il faudra peut-être créer des sentiers dans quatre ou cinq ans. A terme, ce sont plus de 2000 arbres qui viendront colorer de vert, tout ce secteur de la ville, mais il faudra s’armer de patience, car pour quelques temps, des clôtures seront mises en place, pour permettre aux arbres de pousser tranquillement, comme en pleine nature.

 

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