Aucun tramway et peu de bus ce vendredi 17 septembre dans l’agglomération de Reims. La grève des conducteurs paralyse la ville. Récit d'une journée de galère pour les nombreux usagers des transports en commun.
Une situation étrange ce vendredi 17 septembre au matin dans l’agglomération de Reims. A 8 heures, la circulation des voitures est plus dense qu’à la normale sur les boulevards et dans le centre-ville. Les stations de tram sont désespérément vides et les arrêts de bus, eux, sont bondés.
En cause, une grève dans les transports en commun. Même si elle avait été annoncée, cette journée de mobilisation, suivie par 90 % des conducteurs, impacte les nombreux usagers des transports en commun.
A l’origine du mouvement social, la grogne des salariés de Transdev Reims, l’exploitant du réseau des transports en commun Citura. L'Intersyndicale CGT, UGICT-CGT et Solidaires appelait donc à une journée de grève ce vendredi 17 septembre.
Et c’est un casse-tête qui commence pour les usagers des transports en commun de Reims. Dès qu’un bus arrive, il est pris d'assaut. A tel point que certains décident même de ne pas monter et d’attendre le suivant. Il passera environ une heure après.
Pas de tram, des lignes à minima et seulement quelques lignes qui fonctionnent normalement. Alors, une heure d’attente, c’est la durée moyenne, pour les lignes maintenues à minima toute la journée.
Regard désespéré
A 8 h 30 aux arrêts Carnot ou Opéra la situation est singulière. Derrière les masques les regards sont dubitatifs. Certaines personnes croisées semblent totalement perdues, le regard désespéré. Comme cette jeune lycéenne qui doit encore patienter une heure avant de pouvoir rejoindre son lycée ou cette dame qui ne parle pas français et cherche visiblement de l’aide. A Opéra, où l’affluence est déjà importante d’ordinaire, des agents de la Citura guident les gens.
D'autres sont en colère. Certains usagers croisés font part de leur mécontentement. Faria, salarié, va être sérieusement en retard au travail, il espère que la grève ne durera qu’une seule journée. “Je pense qu’ils n’ont pas raison de faire grève et qu’il y a d’autres moyens de protester pour ne pas déranger les personnes” explique-il.
Une étudiante s’agace. “Cela me saoule un peu d’arriver en retard à mon travail même si j’ai prévenu. J’étais au courant. Ils ont le droit de faire grève mais c’est une contrainte pour nous” lâche Morgane.
J’ai manqué le bus car il y avait trop de monde
Une habituée des transports.
D'autres comprennent le mouvement social comme cette employée de grande surface. “Je trouve cela bien qu’ils se battent, c’est pour leurs droits et je les soutiens complètement. Mais de mon côté je vais arriver au travail avec deux heures de retard” explique Laëtitia, habituée des transports en commun.
Forte mobilisation
Le mouvement social des salariés de Transdev et des conducteurs de bus est très suivi. Ce qui suscite un engorgement des quelque bus en circulation. “Il y avait du monde ce matin. Les jours de grève il y a beaucoup de rémois qui s’organisent autrement mais nous savons aussi que certains n’ont pas d’autres solution que d’utiliser les transports en commun", explique Leïla Garnier, directrice générale Transdev Reims.
Malgré le plan de continuité qui maintient les lignes principales en place, l’ampleur du mouvement les bus manquent à l’appel faute de conducteur. “Etant donné le nombre de grévistes importants, nous sommes sur un plan de transport minimum avec beaucoup de lignes fermées et une offre très réduite ” poursuit la directrice.
Des usagers qui capitulent
A 9 heures, toujours beaucoup de personnes attendent un bus, dans le quartier de l’opéra de Reims. Certaines finissent par capituler devant l’arrêt de tram. Cet étudiant au lycée professionnel Joliot Curie comprend les grévistes qui pour lui “doivent lutter pour leurs conditions de travail”. Mais il va tout simplement rentrer chez lui, nous explique-il. “Tous les bus sont pris et je n’ai aucune info. Je pensais qu’il y aurait quelques trams” .
Certains s’insurgent contre le manque d’information. “Ils ont très mal communiqué. Je suis allée sur le site internet et j’ai juste vu que le tramway à opéra passait toutes les quarante-cinq minutes” se désole cet étudiant de l’école de commerce.
Un "manque d’information"
S’il y a des bus de substitution mis en place mais l’information n’est visiblement pas bien passée auprès de certains usagers. “C’est effectivement plus compliqué car il faut identifier les arrêts. Nous avons communiqué sur internet et les réseaux sociaux mais tout le monde n’a pas le réflexe d’aller regarder cela” ajoute Leïla Garnier.
Internet ou pas, la situation est complexe pour les usagers des bus et tramways de Reims qui, aux heures de pointe, vont devoir s’armer de patience en cette veille de week-end.
Ce soir, la sortie des établissements scolaires et les retours de la fac seront compliqués. Si vous le pouvez, choisissez un autre mode de transport pour vous déplacement dans l’agglomération rémoise aujourd’hui.