Reims : la ville veut mettre fin aux rodéos urbains, "qui polluent le quotidien des riverains"

Les rodéos urbains, ces acrobaties en motocross, se multiplient et perturbent la vie des habitants. Un fléau difficile à contrôler pour les forces de l’ordre. Reims met en place un nouveau dispositif intitulé "Stop rodéo".

Ils ont repris avec les beaux jours et la fin du confinement. Ce sont ces rodéos à moto ou en quad qui perturbent la vie des riverains dans certains quartiers de Reims. La mairie souhaite y mettre un terme et fait appel à la vigilance citoyenne au moyen d’une plateforme appelée Stop Rodéo ouverte à compter de ce 1er juillet 2021.

Le principe est très simple. Les citoyens sont invités à signaler à la police, la présence de tout véhicule, non immatriculé, non homologué, parfois volé ou remisé dans les parties communes d’un immeuble. Car ces motos ou quads sont régulièrement le fait d’infraction routières - feux grillés, excès de vitesse en milieu urbain, circulation anarchique ou encore démonstration de conduite sur deux roues pour les pilotes de quads ou une roue pour les motards - Des comportements dangereux pour les contrevenants comme pour les autres usagers de la route. Et très souvent, ce sont les mêmes qui cherchent la confrontation avec les forces de l’ordre.

Le maire (LR) Arnaud Robinet, justifie son action : "le quotidien de nombreux Rémois est pollué par de bruyants engins qui pétaradent dans les quartiers. Cela peut rapidement devenir insupportable ! L’outil « Stop Rodéo » permet de mettre un terme à ces nuisances tout en évitant les courses-poursuites dangereuses pour tout le monde. Je suis persuadé que les habitants enverront rapidement des informations clés pour le travail d’enquête des policiers et que cette plateforme saura démontrer son efficacité."

De la délation ? 

L’alerte est possible sur l’adresse mail « stop-rodeo@reims.fr ». Les données du lanceur d’alerte sont protégées. Aucune photo n’est demandée, ni même l’identité du propriétaire ou du conducteur. La police municipale se rapprochera des bailleurs sociaux et procèdera à l’enlèvement des véhicules et les retirera de la circulation. Ce sera ensuite à la police nationale de mener l’enquête et de dresser des procès-verbaux.

Tous les quartiers de Reims sont visés. Mais la plupart des requêtes proviennent de Croix Rouge, d’Orgeval et de Wilson. Le dispositif ne peut pas être considéré comme de la délation. Arnaud Robinet, le maire de Reims se veut rassurant. "Quand on est dans un principe de violence citoyenne, tout ce qui est mis en place est encadré par l’Etat. Il y a le préfet, le procureur, etc …Ce n’est pas une simple délation. Là, c’est informer les forces de l’ordre qui mèneront l’enquête et seront vigilantes  pour stopper ou prévenir de ces rodéos".

Même l'opposition est sur la même longueur d'onde. Eric Quénard, le conseiller municipal d'opposition socialiste, ne trouve rien à redire au dispositif. "Je suis d'accord, pourquoi ne pas expérimenter un tel dispositif. L'enjeu, c'est de régler les problèmes qui pourrissent la vie des quartiers. Il faut bien faire quelque chose. Ces situations apparaissent à l'été, alors réfléchissons. Donnons le temps à ce dispositif de s'installer et on verra bien s'il fonctionne." S'agit-il de délation ? "Délation, civisme. Ce sont des débats philosophiques, c'est bien de réfléchir mais à un moment il faut bien agir. Les gens ne vont plus voter, ils ne s'intéressent plus à la politique parce qu'ils disent qu'on ne résoud pas leurs problèmes et que les élus ne trouvent pas de solutions. Ce sont les habitants des quartiers qui vivent ces nuisances. Alors, je ne critique pas, laissons lui sa chance et il sera temps de faire un bilan. Mais j'espère que cette initiative va porter ses fruits."  

 

Des interpellations difficiles

C'est un phénomène qui se développe un peu partout en France. Les images de jeunes enchaînant les roues arrières devant la mairie de Lyon avaient beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux. Mais les forces de l’ordre se disent parfois impuissantes, face à des consignes qui leurs interdisent d’aller au contact pour éviter les accidents et les émeutes urbaines.

Selon Nicolas Roche, le directeur de la police municipale de Reims, "Il est difficile pour la police de ne pas créer de sur accident. Ce  genre d’interpellation est difficile. Il s’agit pour les citoyens de se familiariser avec cet outil. Les informations qu’ils donneront sur la plateforme ne sont pas judiciarisées".

La vigilance citoyenne est donc un outil supplémentaire, un maillon de la chaine pour mener des actions coup de poing contre ces rodéos.

 

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