Le grand auteur de BD belge Benoît Sokal, installé à Reims, également célèbre pour ses jeux vidéo "L'Amerzone" et "Syberia", est mort à l'âge de 66 ans le 28 mai. 

Le monde de la BD et du jeu vidéo perdent un des leurs. Benoît Sokal, auteur de BD est mort le 28 mai 2021. Il habitait Reims, autre pays des bulles, son atelier était à Witry-les-Reims précisemment. Il avait 66 ans. Célèbre pour l'univers BD qu'il a inventé du bout de ses crayons, et créateur de jeux vidéo, le belge laissera un vide dans ces deux univers. Les éditions Casterman ont annoncé sa disparition, c'est dans cette maison qu'il avait publié la quasi-totalité de ses albums, et Microids, pour lesquels il avait créé ses jeux.

Benoît Sokal est mort "des suites d'une longue maladie", précise Microids, qui s'associe dans un communiqué "à la douleur de ses proches". Nos confrères de Libération avaient suivi son transfert de la BD au jeu vidéo. Expliquant que la quarantaine venue, le créateur de l'Inspecteur Canardo, sorte de Mickey déglingué au pays du polar, a voulu retrouver «le côté Far West des débuts de la BD», sortir du «ronronnement» pour «explorer une nouvelle contrée», plonger dans ce langage nouveau qui fascine les moins de 30 ans et énerve les adultes exclus du mouvement.

Le goût de l'interdit

«Ce qui nous attirait dans Spirou et Tintin, c'était le goût de l'interdit. Quand on avait de mauvaises notes, c'était à cause de la BD. C'est le même phénomène qui pousse mes deux enfants vers le jeu vidéo.» Après quatre ans de travail, d'hésitations et de budgets réévalués, son premier jeu vidéo, l'Amerzone est dans les bacs.

Dans un long portrait documenté sur Sokal, La Libre Belgique précisait que le dessinateur de génie voulait dépasser les standards, casser les codes de la BD. Pour lui, "contrairement à la bande dessinée, dont les codes narratifs sont figés pratiquement depuis Tintin, ceux du jeu vidéo évoluent sans cesse, sans compter la technique." Pendant le développement de Syberia 3, les premiers jeux en réalité virtuelle à 360°, sont apparus. Sokal y voit évidemment un potentiel énorme, qui l'attire comme créateur. "J'ai des discussions avec les gens de chez Sony. Ils sont en quête de jeux contemplatifs" confiait-t-il. Pour lui, l’avenir réside en partie là.

Un documentaire lui avait été consacré, dans le cadre du programme de création de film documentaire "portraits d'artistes", aidé par la région Champagne Ardenne en 2008. Signé du réalisateur Laurent Boileau, il était intitulé "Benoît Sokal, l'art du beau" et diffusé sur France 3 Lorraine Champagne Ardenne à l'époque. 

Pendant 26 minutes, Laurent Boileau montrait la vie du dessinateur, au naturel. Le tournage a duré deux ans durant lesquels Benoît Sokal s'est laissé filmé dans son atelier de Witry-lès-Reims, et à Bruxelles lors d'une remise de médailles, à Ljubljana en pleine séance de travail, ou encore lors d'une séquence sculpture au parc Pommery à Reims.

"Un esprit libre, un homme libre, une bande dessinée libérée des carcans de la " bonne pensée ". Voilà ce qu’étaient Benoît Sokal et son œuvre, à lire, à relire, à redécouvrir sans cesse", conclut un journaliste de la RTBF. C'est le souvenir qu'il laissera aux nombreux rémois qui l'ont cotoyé. 

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