Dans les années 1950, le Cantal comptait 80 moulins à huile. Aujourd'hui, il ne serait qu'une poignée de passionnés parmi lesquels, une jeune femme, agronome de formation, qui a relancé des machines vieilles de plus d'un siècle, pour continuer à travailler à l'ancienne.
Il faut imaginer l'odeur des amandes écrasées qui lentement se torréfient dans un moulin du Cantal : « C'est vraiment, en plus du choix des variétés, pendant la torréfaction qu’on va donner le goût à l'huile », explique Adèle Chometon, la productrice.
Un produit 100% français
Avec ses machines vieilles de plus d'un siècle, Adèle Chometon produit des huiles vierges végétales. Un or jaune 100% français. « On ne se voyait pas faire revivre de vieilles machines françaises et faire de l’artisanat avec des matières premières qui viennent d’un peu partout dans le monde. Les noisettes viennent du Lot-et-Garonne, les amandes aussi. Au début, elles venaient de Provence mais on a trouvé une variété qui nous plaît dans le Lot-et-Garonne qui a beaucoup plus de goût. Les noix viennent de Corrèze. Le tournesol vient du Puy-de-Dôme, il est bio. Le colza vient d’Arpajon-sur-Cère, près d’Aurillac ». En France, ils ne sont plus qu'une poignée à travailler comme Adèle.
Certains restaurateurs séduits
Ses produits ont tapé dans l'œil des restaurateurs. A quelques kilomètres de là, chez le chef Jérôme Cazanave, ce midi, « on retrouve une poulette de volaille de la ferme d’Alice, on a agrémenté avec une truffe d’Auvergne. Tout tourne autour de cette huile de noisettes. Aujourd'hui, tout le monde parle de circuits courts. Là, on peut difficilement faire plus court. En termes de qualité, je n’ai rien vu de tel sur le marché », se félicite le chef. Une belle revanche pour ce savoir-faire local et artisanal qui aurait bien pu disparaitre dans le Cantal.