Reims : un mouvement de soutien après la mort d'un chihuahua tué par un autre chien

Choquée par la mort de son chihuahua attaqué par un chien, une Rémoise a saisi la justice et lancé une pétition en ligne pour dénoncer cette violence.

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Sa pétition en ligne intitulée "Plus jamais ça" a déjà recueilli plus de 14 000 signatures. Son auteur, Linda Minel, évoque la mort de son chien Marley, un chihuahua de 5 ans "dévoré (...) par un staff croisé bully sous les yeux de ma fille, qui n'a rien pu faire". 

Les faits se sont déroulés le 14 juillet dernier dans un appartement du boulevard Pommery à Reims. La fille de Linda Minel, âgée de 15 ans, venait de sortir son chien Marley lorsqu'elle s'aperçoit qu'elle a oublié ses clés chez une voisine. Elle retourne donc chez cette dernière où se trouve un autre chien - apparemment de race staff - appartenant au compagnon de la locataire, lui aussi présent. A peine entrée, le chien se jette sur le chihuahua et le blesse mortellement. Décés qui sera constaté par le vétérinaire de la clinique où Linda Minel s'est rendue peu de temps après. Dans son compte-rendu, le vétérinaire évoque un "saignement abondant s'écoulant de l'oreille gauche, une plaie thoracique, une suspicion de fracture/luxation vertébrale cervicale", et affirme que "les plaies présentées sont compatibles avec des plaies de morsure".

L'attitude du propriétaire du staff mise en cause

Un traumatisme pour cette Rémoise et sa fille. "J'avais déjà perdu deux chiens pour d'autres raisons mais quand ma fille m'avait offert Marley, je n'avais pas pu résister. Entre Marley et moi, c'était le grand amour, il me suivait partout". La tristesse se mêle à la colère vis-à-vis du propriétaire du staff. "Ce n'est pas la première fois que ce chien attaque et son maître n'intervient pas, c'est inadmissible et très dangereux".

D'après son récit sur Facebook, sa fille lui a raconté la scène en ces termes : "j'ai tapé (...) le chien pour défendre Marley, le propriétaire du staff n'a pas bougé d'un poil, il a attendu que son chien lâche mon petit chihuahua pour l'attraper". Le propriétaire du staff aurait ensuite rendu le cadavre du chihuahua à sa maîtresse dans un sac-poubelle.
 

Un chien doit être éduqué. La prochaine fois, il attaquera un être humain.

Linda Minel, propriétaire du chien tué


Selon des riverains, ce chien ne porte pas de muselière. En juin dernier, il avait déjà blessé une jeune fille, touchée à la main en voulant défendre son propre chien, ce qui lui avait occasionné une incapacité de travail de 5 jours. Elle a décidé de porter plainte.
 
 

Des dommages et intérêts réclamés

Linda Minel a décidé de ne pas en rester là. Après avoir tenté de déposer plainte sans succès, cette affaire relevant du civil d'après les policiers, elle s'est tournée vers l'avocat rémois Me Emmanuel Ludot. "Je suis très sensible à la protection animale, explique ce dernier. Ma cliente avait bâti une relation très affectueuse avec ce chien, elle a perdu un être cher. Se pose aussi le problème du comportement du maître". L'avocat a lancé une procédure en indemnisation, réclamant 5000 euros de dommages et intérêts au propriétaire du staff au titre du préjudice moral, tout en demandant que le jugement soit publié dans un journal "afin que cela serve de leçon". "Une audience a été fixée le 19 octobre prochain au tribunal judiciaire de Reims. Ninda Minel a aussi alerté la Fondation de Brigitte Bardot qui oeuvre pour la protection des animaux.
 

"Cela a été trop vite"

De son côté, la propriétaire de l'appartement où s'est déroulé la scène tient à donner sa version des faits. "La jeune fille, mineure, m'a téléphoné pour savoir si elle pouvait venir avec son chien à la maison pour dormir du 13 au 14 juillet 2020, je lui ai dit oui pas de soucis, raconte-t-elle. J'ai un ami qui est venu avec son chien, un dogue argentin et non un staff ! Plusieurs fois, on a séparé les deux chiens dans la soirée et, la nuit, le chihuahua a dormi dans la chambre fermée et le dogue argentin a dormi dans la salle à manger avec moi. Au petit matin, la jeune mineur sort son chien et remonte avec lui sans harnais et sans laisse. Elle rentre ensuite chez moi sans toquer, sachant qu'il y avait le dogue argentin à la maison. Son chien entre chez moi, il aboie et grogne. Le dogue argentin a voulu défendre son territoire et a attrapé le chihuahua qui est mort sur le coup. Le propriétaire du dogue argentin n'a pas eu le temps de l'attraper, car cela a été trop vite."
 
Chiens dangereux, quelle réglementation
S'il ne nous a pas été possible de vérifier la situation du staff croisé Bully auteur de cette attaque mortelle, voici ce que dit la loi concernant la classification des chiens dangereux :

1ère catégorie :
Cette catégorie renferme des chiens non inscrits au livre des origines françaises - L.O.F (ou à l'un des livres généalogiques étrangers reconnus par le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche), mais disposant de particularités morphologiques assimilables aux races suivantes : Staffordshire Terrier, American Staffordshire Terrier, Mastiff et Tosa.

2ème catégorie :
Sont classés en 2ème catégorie, les chiens de race Staffordshire Terrier, American Staffordshire Terrier, Tosa et Rottweiler. L'appartenance à la race considérée est attestée par une déclaration de naissance ou un pédigrée. Ces documents sont délivrés par la Société Centrale Canine lorsque le chien est inscrit sur le livre généalogique de la race concernée. Cette catégorie est complétée par les chiens assimilables à la race Rottweiler, sans pour autant qu'un document attestant de l'appartenance à cette race ne soit requis.

En application de l’article L 211-13 du Code Rural et de la Pêche Maritime, ne peuvent détenir des chiens de 1ère et 2ème catégorie :
Les personnes âgées de moins de 18 ans ; Les majeurs en tutelle à moins qu’ils n’y aient été autorisés par le juge des tutelles ; Les personnes condamnées pour crime ou à une peine d’emprisonnement avec ou sans sursis pour délit inscrit au bulletin n°2 du casier judiciaire ; Les personnes auxquelles la propriété ou la garde d’un chien a été retirée.

En application de l’article L 211-16 du Code Rural et de la Pêche Maritime, les chiens de la première catégorie au sens de l’arrêté interministériel du 27 avril 1999 ne peuvent avoir accès : Aux transports en commun ; aux lieux publics (sauf voie publique où ils doivent être muselés et tenus en laisse par une personne majeure) ; aux locaux ouverts au public.

Dans les parties communes des immeubles collectifs, ils doivent être muselés et tenus en laisse par une personne majeure et ne peuvent y stationner.

L’inobservation de chacune de ces dispositions est punie d’une amende de la deuxième classe (150 euros). Tout propriétaire ou détenteur d’un chien de 1ère ou 2ème catégorie n’ayant pas de permis de détention pour l’animal est passible d’une peine d’emprisonnement de 3 mois et de 3750 euros d’amende ainsi que la confiscation du chien. Pour obtenir le permis de détention, il convient de présenter aux services de la mairie les documents suivants : la carte d’identification du chien ; un certificat de vaccination antirabique en cours de validité ; un certificat vétérinaire de stérilisation du chien s’il s’agit d’un chien de 1ère catégorie ; une attestation d’assurance garantissant la responsabilité civile du propriétaire ; l’attestation d’aptitude à la détention d’un chien dangereux ; l’évaluation comportementale du chien en cour de validité. Pour que le permis de détention reste valide, il doit être satisfait en permanence à la validité de la vaccination, de l’assurance et de l’évaluation comportementale. Le défaut d’identification, d’assurance responsabilité, de vaccination, sont chacun puni d’une amende de la troisième classe (450 euros). Le défaut d’évaluation comportementale du chien est passible d’une amende de la quatrième classe (750 euros).

Source : ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation
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