Ce dimanche 28 novembre 2021, près de six mois après l’agression à l’arme blanche qui devait lui être fatale, une marche blanche organisée à Reims en souvenir d’Eloi-An, un collégien de 14 ans, a rassemblé parents et amis de la jeune victime.
« Nous t’aimons, tu nous manques », ces quelques mots inscrits sur des banderoles, tenues par les participants au rassemblement ouvraient la marche blanche, ce dimanche 28 novembre 2021 à Reims. Sur le parvis de l’église Saint-André, plus de 130 personnes s’étaient réunies, en début d’après-midi, avec la volonté d’être tous ensemble. "Pour dire qu’on l’aime, qu’on ne l’a pas oublié", déclarait sa maman.
Aujourd'hui est un temps de mémoire, viendra le temps de la justice. Nous l'attendons, indispensable, nécessaire. Nous gardons confiance..
Maman d'Eloi-An
Les banderoles portaient aussi l’inscription " www .Eloi-An.org", du nom de l’association créée par la famille de l’adolescent, après l’élan de sympathie né au lendemain du drame. Des témoignages de soutien, de solidarité, avaient en effet été adressés, en nombre, aux parents du collégien de 4ème, scolarisé au collège privé Saint-Joseph de Reims. Avec un cadre légal, l’association a pour but de faire vivre la mémoire d’Eloi-An, et "dans un second temps de participer au soutien de familles qui connaîtraient la même chose que nous" explique sa maman.
Une bougie portée par sa meilleure amie
C’est à l’église Saint-André, qu’avaient eu lieu les obsèques d’Eloi-An, après son décès le 21 août dernier, douze semaines après avoir été poignardé, en plein centre-ville de Reims, par un adolescent du même âge, scolarisé comme lui au collège Saint-Joseph. C’est donc sur le parvis de cette église qu’une bougie a été allumée par la maman du jeune garçon.
Mélissane le connaissait depuis l’âge de cinq ans. C’était sa meilleure amie du centre équestre, où il passait tout son temps en dehors du collège. C'est elle qui a portée la bougie, tout au long du cortège, jusqu’au palais de Justice. Là, les parents d’Eloi-An, puis sa meilleure amie, ont pris la parole. "Il est vivant dans nos cœurs, il nous manque, il a traversé nos vies, s’y est enraciné", a d’abord déclaré sa maman qui avait accordé une interview à France 3 Champagne-Ardenne quelques jours avant cette marche blanche.
Décrivant un garçon respectueux, sensible, toujours souriant, elle a rappelé qu’il s’était battu courageusement, au sein du service de réanimation de l’hôpital, où il avait été transporté. "Aujourd’hui est un temps de mémoire. Viendra le temps de la justice. Nous l’attendons, indispensable, nécessaire. Nous gardons confiance", a-t-elle assuré alors que le mis en cause se trouve actuellement en détention provisoire après le rejet de sa demande de liberté en octobre 2021.
Il rêvait d’être garde-républicain
En prenant la parole, à son tour, le père d’Eloi-An a souligné : "Quelle chance que la providence nous ait reliés, d’avoir pu t’aider à grandir, d’avoir vu éclore la belle personne que tu es". Rappelant qu’Eloi-An était attentif aux autres, qu’il aidait les plus-petits, au centre équestre, il a rappelé qu’à l’école primaire, il avait porté secours à une petite fille molestée, par deux garçons. Il était alors "devenu son ange-gardien, pour toujours".
Le père du collégien de 14 ans, s’est dit fier, de celui qui restait après les cours, "pour être un jour, garde républicain". Des personnes d’univers différents participaient à cette marche blanche : du collège Saint-Joseph, du centre équestre, de l’hôpital, ou même de Bretagne. "Ça nous fait chaud au cœur. On en a besoin", a déclaré la maman de la jeune victime. "On a confiance. La justice trouvera le chemin de la vérité, pour trouver les sanctions indispensables". Après le palais de Justice, le cortège a pris la direction de la place d’Erlon, puis de celle du Forum, avant de retrouver le parvis de l’église Saint-André. La bougie, dont la flamme symbolise Eloi-An vivant avec eux, devait être déposée sur la tombe du jeune homme.