TÉMOIGNAGE : “je crois que personne ne peut s'imaginer ce que l’on peut ressentir”, la maman d’Éloi-An, collégien tué à Reims, se confie

Son fils de 14 ans est décédé en août 2021 des suites d’une attaque à l’arme blanche le 2 juin à Reims. A quelques jours d'une marche blanche en l’honneur de son fils Eloi-An, sa maman témoigne auprès de France 3 Champagne-Ardenne.

Le 2 juin 2021, en plein centre-ville de Reims, Éloi-An 14 ans, est poignardé par un adolescent du même âge, scolarisés tous les deux au collège Saint-Joseph de Reims. Il décédera des suites de ses blessures à la tête 12 semaines plus tard. Le mis en cause se trouve actuellement en détention provisoire. Sa demande de remise en liberté a été rejetée à la fin du mois d’octobre 2021. La maman d’Éloi-An se confie à quelques jours d’une marche blanche organisée dimanche 28 novembre devant l'église Saint André de Reims à 14h en l'honneur de son fils. 

Voici le témoignage de Valérie Delattre, la maman d'Éloi-An : 

On est effondré, c’est très difficile pour des parents de perdre un enfant, je crois que personne ne peut s'imaginer ce que l’on peut ressentir. C’est une douleur intense, diffuse, dont vous n’arrivez pas à vous départir, jamais. Ça vous tient à la journée, ça vous hante la nuit. C’est en permanence, c’est quelque chose qui vous ulcère aussi. Il est parti, on nous l’a volé, on nous l’a arraché.

Aujourd’hui, on a perdu notre petit et celui qui est à l’origine de ça, il se permet de demander de retrouver sa liberté, ce n’est pas possible. On est à la fois meurtris et choqués. 

Justement, vous parliez de celui qui est en détention provisoire. Il avait demandé à être remis en liberté, c'est quelque chose qui vous choque ? 

Oui, bien sûr que ça nous choque, la justice doit faire son travail, la justice est un temps long et on le comprend bien naturellement, il reste que l’on est les parents et l’entendre demander sa mise en liberté alors qu’il n’est pas jugé, alors qu’il n’est pas condamné, oui c’est difficile pour des parents bien sûr que c’est difficile.  

Éloi-An, il n’est pas décédé d’une maladie ce qui serait déjà très douloureux, il est décédé d’une agression, d’une violence à son égard… Il ne faut pas oublier cela. 

Nous, on est tourné vers la mémoire de notre enfant. Éloi-An, c’est quelqu’un d’aimant et de très aimé. La preuve en est, après l’agression, on a eu une multitude de témoignages, à la fois des témoignages écrits, audio, les gens sont venus autour de nous. J’ai eu, je ne sais combien de messages. Des messages de soutien, de solidarité. 

Vous avez créé une association, quel est son but ?

Cette association est née finalement de cet élan de sympathie, de soutien, d’amour. D’où l’idée de se regrouper et de donner un cadre légal à toutes les actions que l’on pourrait mener, juste pour faire vivre Éloi-An, pour se rappeler Éloi-An. Pour que tous ensemble, on se dise qu’on l’aime notre Éloi-An et on va continuer à l’aimer. 

On a besoin de tous se retrouver et d’être comme ça (en signe de solidarité, elle entrechoque ses poings les uns contre les autres). A un moment donné, de se dire, on pense à Éloi-An, et on va le dire et on va lui dire qu'on ne l’a pas oublié et qu’on est là. D’où la marche, effectivement, qui est prévue le 28 novembre dans Reims, à partir de l'église saint André, parce que c’est justement la volonté d’être tous ensemble et de dire à Éloi-An qu’on l’aime et qu’on ne l’a pas oublié

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