Reims : une soirée étudiante clandestine alcoolisée sans masques, pendant le couvre-feu se termine en garde à vue

Une soirée étudiante clandestine s'est tenue à Reims, dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 janvier. Une trentaine de personnes y ont participé, sans aucun geste barrière. La police est intervenue. 

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Alertés par le voisinage, les effectifs de Police secours de Reims ont été appelés dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 janvier au 102 rue Gambetta à Reims pour du tapage nocturne. En plein couvre-feu à partir de 18h, cette alerte avait de quoi surprendre alors que les mesures liées à la crise sanitaire interdisent tout rassemblement festif. Les policiers ont constaté qu'une soirée étudiante clandestine (rassemblant des étudiants de NEOMA et Sciences po) se déroulait dans un appartement. Les personnes sur place étaient manifestement alcoolisées et ne respectaient aucune mesure barrière. "Les participants avinés se sont moqués ouvertement des policiers de la fenêtre et ne voulaient pas mettre un terme à la soirée", précise la Préfecture de la Marne qui confirme l'action des policiers face à la tenue de cette soirée.

Averti tôt ce matin, vers 5h, Xavier Albertini, l'adjoint au maire de Reims chargé de la sécurité ne banalise pas cette intervention. Un nombre important d'autorités a d'ailleurs été averti, préfet, recteur, directeur de la sécurité publique, maire... "Tout le monde était sur le pied de guerre. Il y a un volet contraventionnel et un volet de judiciarisation dans cette affaire. Le procureur décidera des poursuites sur le plan judiciaire, mais il y a aussi une réflexion sur la qualification des faits. Tapage, ivresse, et mise en danger ?" 

L'appartement où s'est déroulée la soirée était un F1. Comment rester en sécurité en pleine pandémie, à 27 dans un espace si petit ?

Xavier Albertini, adjoint au maire de Reims chargé de la sécurité

Il y a aussi une atteinte à l’image pour deux établissements universitaires dans lesquels ces étudiants étaient scolarisés. Tilman Turpin, le directeur du campus de Sciences-Po à Reims l'a appris à l'heure du petit-déjeuner ce mardi 19 janvier. "J’ai reçu un message du rectorat qui a été prévenu par le préfet de la Marne, je l’ai rappelé, je suis choqué. Je condamne fermement cette soirée clandestine. Nous devons tous être respectueux et faire des sacrifices. Il va y avoir un rappel très ferme à nos étudiants du campus, pour leur faire part de cela, et rappeler les conséquences qu’ils risquent pour eux, des amendes et surtout des poursuites pénales. Cela est grave, sanitairement et pénalement".

 

Fragilité pyschologique

Responsable de 1.600 étudiants sur site de Reims, dont plus de la moitié sont internationaux, le directeur de l'établissement rappelle que la prévention sanitaire est réalisée en permanence, "on donne les consignes. On sait aussi que la sociabilité des étudiants est très dégradée, les syndicats étudiants sont mobilisés comme le monde universitaire pour autoriser les étudiants à revenir en cours. Cela serait important pour eux, l’état des étudiants n’est psychologiquement pas bon. On ne sait pas qui sont les personnes concernées par cette soirée, mais si c’est le cas, il peut y avoir des sanctions disciplinaires". Le second semestre commence lundi prochain. Cette semaine, c’est la pré-rentrée en ligne. S'il y a un besoin de retourner en cours, et de se voir. Les étudiants respectent en majorité les consignes que l’on donne, assure le responsable.



Compte tenu de ces éléments, tous ceux qui sortaient et qui en présentaient les signes ont été placés en "ivresse publique et manifeste". Une saisine pour mise en danger délibérée d'autrui a été effectuée en attendant de pouvoir interpeller le locataire, âgée de 20 ans, à 6h. Celle-ci a fini par sortir et se présenter aux policiers qui attendaient devant son appartement. Elle a été placée en garde à vue pour "mise en danger de la vie d'autrui" avant d'en sortir plus tard dans la journée. Elle n'était pas connue des services de police, et devra effectuer un stage de citoyenneté pour "tapage nocturne" et "ivresse publique et manifeste". Les charges de mise en danger n'ont pas été retenues car l'étudiante, "penaude et repentante" selon le procureur Matthieu Bourrette, a expliqué s'être faite "déborder" par sa soirée. 

 

"L'amende doit être dissuasive"


Bilan connu : 27 ivresses publiques et manifestes et une garde à vue pour mise en danger délibérée d'autrui. Aujourd'hui, le montant de l'amende est de 135 euros pour l'organisation d'une soirée clandestine selon Gabriel Attal porte-parole du Gouvernement qui prônait une augmentation de cette amende en octobre 2020.  "Je sais que cela choque beaucoup de monde. Cela choque et cela énerve, et je le comprends, beaucoup de restaurateurs, beaucoup de patrons de boîtes de nuit qui sont aujourd'hui fermés et qui voient qu'il y a des personnes qui organisent des fêtes clandestines qui sont une source de contamination. Donc oui, il faut augmenter les sanctions", avait déclaré le porte-parole du gouvernement, sans donner de montant. Mais la France pourrait s'inspirer de voisins européens : "Si on veut une sanction dissuasive, elle peut être très dissuasive. Je crois que c'est au Royaume-Uni où vous avez une sanction qui va jusqu'à 10 000 euros. C'est assez dissuasif pour ceux qui organisent" ces soirées.

La police municipale est mise à contribution pour faire respecter le couvre-feu : "On a engagé un travail avec les collectivités locales et les élus locaux. Évidemment, tout cela va se faire dans un partenariat avec les collectivités locales et les élus locaux. Donc, ce sera à la fois la police nationale et la police municipale", avait-t-il affirmé.

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