A Reims, 850 personnes sont inscrites sur le registre communal des personnes vulnérables. Depuis le déclenchement du niveau 3 du plan canicule, ces habitants sont appelés une fois par jour au téléphone pour vérifier que tout va bien. Sans réponse, la police peut se rendre à leur domicile.
"Aujourd'hui, le ventilateur, cela va être nécessaire... Si vous ne souhaitez pas avoir le souffle sur votre visage, baissez la tête du ventilateur, mais surtout, mettez-le en route". Dans une petite salle de la direction solidarités et santé publique, quatorze agents municipaux enchaînent les coups de téléphone. Un par un, ils contactent l'ensemble des habitants inscrits au registre communal des personnes vulnérables. Il s'agit soit de personnes de 65 ans et plus, soit de personnes de 60 ans et plus inaptes au travail, soit de personnes handicapées. Elles peuvent s'être elles-mêmes inscrites sur le registres ou avoir été inscrites par un proche. Les agents, lorsqu'ils les appellent, prennent des nouvelles de leur santé, s'inquiètent de savoir s'ils ont assez bu, s'ils ont accès à un espace frais au sein de leur maison.Appel après appel, ils rappellent les gestes de prévention en cas de canicule : aérer la nuit, fermer les volets, les rideaux et les fenêtres le jour, rechercher les endroits frais, se mouiller régulièrement le corps. Cette cellule de veille a pour objectif de s'assurer que tout le monde se porte bien et continue à se porter bien. En cas de non-réponse après deux appels dans la journée, les services de la ville tentent de joindre les proches de la personne vulnérable. Si cela ne fonctionne pas non plus, le lendemain, la police se présente au domicile pour vérifier qu'aucun drame n'est arrivé.Globalement, les gens restent plutôt chez eux, au frais. Ils évitent de sortir.
Un dispositif très encadré
Cette cellule de veille ne fonctionne que pendant les épisodes caniculaires avérés. Le vendredi 7 août dernier, Météo France a placé le département de la Marne en vigilance orange canicule. Le préfet a alors décidé de déclencher le niveau 3 du plan canicule, qui permet la mobilisation d'un certain nombre de services.Les acteurs territoriaux mettent en place des actions de prévention et de gestion des risques en fonction de l'intensité et de la durée de l'épisode caniculaire. Dans les établissements accueillant des personnes âgées ou handicapées, le plan bleu permet de mettre en œuvre rapidement et de façon cohérente les moyens matériels et humains. Les soins ambulatoires comme les infirmiers et aides à domicile sont également mobilisés via un système de permanences. Les sans-abri font également l'objet d'une vigilance particulière. Les communes enfin, se plongent dans leur registre des personnes vulnérables.
La crise sanitaire a rendu le système plus efficace
Si la ville bénéficiait déjà d'un registre des personnes vulnérables avant l'épidémie de Covid19, il faut dire que la crise sanitaire a permis de rendre la cellule de veille plus efficace. Une fois par semaine depuis le début du confinement, les services de la mairie ont appelé les personnes inscrites. Pendant le confinement, un suivi plus précis de ces appels a été rendu possible grâce au développement d'un nouveau logiciel.Cette cellule de veille canicule a été facilement mise en place parce que depuis la crise sanitaire, nous avions une cellule de veille opérationnelle qui appelait chaque semaine les personnes vulnérables inscrites au registre.
Si l'appel tous les 24 heures prendra fin avec l'épilogue de l'épisode caniculaire ce mardi, la cellule de veille continuera néanmoins son travail et poursuivra ses coups de téléphone hebdomadaires pour s'assurer que les plus fragiles soient bien accompagnés, et pour rappeler que même s'il fait chaud, l'application des gestes barrière reste essentielle pour freiner la propagation du virus.