Sacré à Rome, le "super champion du monde" de la pizza travaille près de Reims

Le jeudi 5 octobre, Rodolphe Rivière a été sacré "super champion du monde" de la pizza lors d'un concours organisé à côté de Rome (Italie). Ce gastronome talentueux tient La Grappe A Pizza, à Verzenay, village d'un millier d'âmes près de Reims (Marne).

On associe immédiatement la pizza à l'Italie. Pourtant, ce n'est pas dans la Botte italienne que l'on trouve le meilleur pizzaïolo du monde (même si c'est là-bas qu'on l'élit).

Il s'appelle Rodolphe Rivière. En octobre 2022, après une dizaine de concours à son actif, il avait vu sa focaccia être élue comme étant la meilleure au monde (France 3 Champagne-Ardenne avait goûté). En mai 2023, il était le deuxième meilleur pizzaïolo du Grand Est.

Et voilà que depuis le jeudi 5 octobre 2023, Rodolphe Rivière a franchi un cap : il est ni plus ni moins que le "super champion du monde" de la pizza, toutes catégories confondues, après sa participation à la 21ᵉ Pizza World Cup, organisée en banlieue de Rome, la Cité éternelle. Excusez du peu.

Le maître de toutes les pizzas

Il est bon de savoir que les juges n'ont pas la primeur des talents culinaires de ce pizzaïolo hors du commun, qui a commencé à exercer en 2003. En effet, il tient La Grappe A Pizza, établie à Verzenay, petite ville de la banlieue de Reims (Marne, voir sur la carte ci-dessous).

France 3 Champagne-Ardenne l'a interrogé ce lundi 9 octobre 2023, à la veille de la réouverture de son établissement. "Le super champion, c'est celui qui fait toutes les catégories ou presque, et qui obtient le maximum de points dans chacune, et donc la super coupe. Il est champion de manière générale."  

Résultat, il a fait douze de ces catégories. À savoir : classique, pala, teglia, fritta, napolitaine, contemporaine, romana, calzone, sous forme de dessert ou de street-food... et on s'y perd. Car la pizza n'est pas forcément faite d'une pâte ronde avec longueur et largeur égales. Ainsi, une calzone sera "fermée", alors qu'une "teglia sera une pizza en plaques". On peut donc dire que quelle que soit notre commande, le résultat sera forcément le meilleur.

Avoir la meilleure partition 

"Sur un championnat, quand on fait autant de catégories, c'est très difficile. Il faut une grosse organisation. Beaucoup de marchandises et d'empâtements [confection de pâtes à pizza; NDLR], pas mal de choses à transporter. Tout doit être réglé comme sur du papier à musique." Et il faut tenir sur deux jours (il était sur place du 3 au 5 octobre). 

Tout doit être réglé comme sur du papier à musique.

Rodolphe Rivière, "super champion du monde" des pizzaïolos

Au moins, cette fois-ci, il n'a pas été confronté aux menus soucis rencontrés lors de l'édition précédente. Son trajet vers Pomezia, cité de la banlieue de Rome, n'a pas souffert de retards, et sa glacière n'est pas tombée en panne en fichant en l'air les ingrédients qu'il avait prévus (il avait même failli partir... avant l'annonce de sa victoire). Un trajet à 350 euros, entre les péages et l'essence, soit dit en passant : il fallait le vouloir, ce titre de "super champion".

Autre frais : l'hébergement. "Il y avait un hôtel à disposition, mais j'ai préféré loger en AirBnb, car j'avais ainsi une cuisine à disposition pour mes préparations. C'était beaucoup plus simple... mais ça m'a coûté 400 balles." Pour éviter d'avoir une myriade "de marchandises à transporter", Rodolphe Rivière a effectué pas mal de préparations sur place. Il s'est également fourni en ingrédients frais - poissons et charcuteries notamment - auprès de petits producteurs locaux (occasionnant des dépenses supplémentaires, mais nécessaires). 

Parmi la douzaine de pizzas présentées, il assure "avoir toutes aimé les faire. Mais une que j'affectionne particulièrement, c'est la pala. Une pizza à la romaine qui fait à peu près 60 centimètres de long sur 30 de large, avec une épaisseur de deux ou trois centimètres : il y a un bel alvéolage. C'est celle que je préfère faire." Même si elle n'est pas évidente à exécuter. 

La pizza goûtée par les juges pour la catégorie street-food lui a valu une deuxième place (mondiale, faut-il rappeler). Il ne s'est pas retrouvé sur les podiums des autres catégories, pas même celui de la focaccia comme l'année précédente. Mais qu'à cela ne tienne : ce qui comptait vraiment, c'étaient les points. Et il en a engrangé un maximum. Le maximum. "Ça veut dire que je suis apte à faire les pizzas de chaque catégorie : on s'en fiche, du podium."

Jusqu'à repartir avec le grand trophée, un diplôme, et la fameuse médaille de la deuxième place pour la street-food. Une bien belle moisson. Jusqu'à la fin, "c'était le suspens absolu". Et à l'annonce du vainqueur ? "Je suis tombé par terre, j'ai pleuré comme un enfant. L'émotion... On se dit qu'on est venu pour ça, qu'on a travaillé pour ça, et le résultat est là. On a un peu de mal à réaliser : on est sur un nuage. Et quand on vous met la coupe et le diplôme dans la main : vous savez que c'est bon."

On ne cesse jamais d'apprendre

Et ensuite ? Retour au bercail le samedi 7 octobre. Et il rouvre sa boutique ce mardi 10 octobre. "Je suis dans les starting-blocks." Si l'on excepte les focaccias, qu'il s'est mis à servir suite à sa victoire, il sert des pizzas classiques, pas forcément celles particulières qu'il a préparées à Rome. "Car en France, ce n'est pas encore très connu. Ça n'est pas encore dans notre culture, ce sont des pizzas qu'en Italie, on peut manger à la part, dans la rue, à toute heure de la journée." Pour l'instant ? (voir ci-dessous l'annonce de réouverture avec la coupe sur Facebook)

En tout cas, il peut préparer n'importe quelle pizza sans problème pour les mariages ou communions, anniversaires... Interrogé sur le fait que ce soit un Français qui ait remporté le titre en chef pour ce mets éminemment italien, il souligne que "je suis content, et qu'ils content pour nous. Ça montre qu'ils nous ont transmis savoir, et qu'ils l'ont bien fait. Il faut leur en être reconnaissant. Je suis fier de ce titre, et je suis fier d'avoir reçu un bon enseignement chez eux. Je projette d'ailleurs d'aller me former chez eux, pour affiner ce que je fais déjà. Je pense que leur méthode, elle est importante."

Des paroles d'une grande sagesse. La victoire de l'année dernière "a amené une nouvelle clientèle, qui s'est bien sûr fidélisée". Et ça risque d'être à nouveau le cas suite à l'incroyable victoire de 2023. 

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