Pour ce 5e samedi de suite, ils sont plusieurs centaines, parfois très jeunes, à battre le pavé sous le soleil ce samedi 14 août à Reims ou Troyes. Ils dénoncent la mise en place du pass sanitaire.
Des drapeaux bleu blanc rouge, le mot liberté comme unique slogan, des faux QR code, des panneaux variés et des lunettes de soleil. Ce samedi 14 août, ils sont encore nombreux à manifester leur colère contre le pass sanitaire à Reims comme partout en France. Un millier de personnes selon la police pour ce 5e samedi. Le cortège fourni a démarré vers 14h45 sur le parking du Boulingrin, après quelques témoignages des leaders munis de mégaphones. De nombreuses familles avec enfants sont présentes. On trouve aussi des couples jeunes, à l'image d'Antoine, cet étudiant en philosophie de 24 ans, venue avec sa copine.
"On est plutôt favorable au vaccin, mais obliger les gens, avec un pass sanitaire, sans le dire clairement, c'est du chantage. Certains ont des maladies graves, ils ont du mal à accéder aux soins dans les hôpitaux, c'est terrible. Ici, les opinions sont diverses, c'est la force du mouvement. Je demande qu'on laisse ceux qui veulent se faire vacciner et qu'on n'oblige pas les autres".
Avec ses mots choisis, le futur philosophe explique qu' "obliger les gens au nom d'un collectif et de l'immunité collective, c'est illusoire. On devrait plus informer les gens. Les laisser choisir, mais c'est difficile de trouver des infos fiables sur le Covid. Beaucoup réfléchissent, il y a des gens qui ne se contentent pas de la parole unique. On raccourcit souvent les faits. Il y a un manque de nuance. On peut critiquer et taxer les gens de complotistes, mais certains font vraiment des efforts pour comprendre. C'est un beau travail de citoyen".
Un peu plus loin, casquette sur la tête et masquée, Virginie, une mère de famille manifeste pour la première fois, elle dénonce l'obligation qui est faite de vacciner son fils, âgé de 12 ans et inscrit en sport étude football. "Au 30 septembre il ne pourra pas s'entraîner sans pass, il faudra qu'il se teste deux fois par semaine, et après ce sera payant, donc je serai obligée de le faire vacciner, alors que c'est une matière pas un loisir. Je me sens forcée. J'attend, je ne me résigne pas à le faire vacciner. Je me pose des questions sur la vaccination des enfants. Il ne me reste plus de recours, sauf exprimer mon désaccord et trouver des personnes dans le même cas". D'où sa présence aujourd'hui.
En remontant le cortège, un couple vêtu de t -shirt noir intrigue. Dans leur dos un faux QR code. "On demande le retrait du pass, on ne doit pas discriminer les gens sur des raisons médicales, après on va poursuivre sur quoi, ça n'arrêtera jamais, si on laisse passer ce sera l'engrenage. Notre fils ne sera pas vacciner tant qu'on aura pas une technologie sûre, pas seulement l'ARN messager, c'est une aberration d'imposer ça à une population. La grosse rentrée sera en septembre quand les gens auront les contraintes personnelles".
A Troyes, où la manifestation a débuté par un pique nique sous les arbres près du canal, le cortège était aussi bien dense. Safia 17 ans rentre en terminale, elle manifeste pour la première fois de sa vie, et elle dénonce la restriction des libertés. "Ce qui me dérange c'est que sans ce pass, on ne peut plus rien faire, restos, sorties. Je ne vais pas me faire vacciner, je n'ai pas confiance dans ce vaccin, je ne sais pas ce qu'il y a dedans".
La liberté se gagne de manière difficile et se perd facilement
Tom, étudiant en droit
Comme Tom, étudiant en droit, "je manifeste comme citoyen, la devise est liberté égalité fraternité et là on instaure une division entre les citoyens. Cela bafoue notre devise. Je manifeste pour la liberté. La vaccination n'empêche pas la contamination. On prône l'égalité et là on en est privé. Le drapeau représente mon pays et celui de la liberté. Le drapeau français est bafoué par ce pass de la honte. Moi je ne me prononce pas sur la politique, il ne faut pas se diviser mais redevenir une nation unie. La politique crée la division. La liberté se gagne de manière difficile et se perd facilement".
A Reims le cortège est arrivé place Royale vers 16h30, dans les mégaphones, on pouvait entendre ce slogan : "on n'est pas fatigué !". Cette mobilisation estivale laisse augurer un mouvement plus dense à la rentrée.