Un collège d’expert avait été nommé en mai dernier pour évaluer l'état clinique du patient hospitalisé à Reims dans un état végétatif. Ils demandent leur désistement dans une lettre au Président du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne.
C'est donc un nouveau rebondissement dans cette affaire décidément hors norme, tant sur le plan humain que judiciaire.
Dans une lettre que nous nous sommes procuré, les trois derniers médecins désignés pour mener une expertise sur l'état de Vincent Lambert demandent purement et simplement au président du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne d'être écarté de ce dossier.
Selon eux, ils subissent trop de pression, notamment de la part des avocats des parents de Vincent Lambert.
Quelques lignes plus tard on peut lire, "Le collège d'experts ne peut que prendre acte qu'il n'a pas la stature pour résister à ces tentatives de manipulation et aux critiques diverses"Tout ceci donne une impression de très grande confusion et ne nous semble pas propice au bon déroulement d'une expertise
Ils demandent donc au tribunal administratif de Châlons-en-Champagne "de prendre acte de leur désistement dans le dossier Lambert".
Ce courrier, daté du 10 juin dernier, alors que depuis trois semaines maintenant, les parents de Vincent Lambert avaient saisi la justice pour que soient récusés les trois experts, mais sans succès.
Leur démarche n'avait pas abouti, mais aura, à la lecture de cette lettre, déstabilisés les trois médecins.
Aujourd'hui, ils préconisent de choisir de nouveaux experts.
L'affaire Vincent Lambert, semble à nouveau être dans une impasse.
Cette demande de désistement a été acceptée par le président du tribunal administratif. Cette même juridiction avait rejeté, le 6 juin, la demande de récusation de ces experts, déposée par les parents et une partie de la fratrie du patient tétraplégique de 41 ans, hospitalisé au CHU de Reims. En attendant la nomination du prochain collège de médecins, une nouvelle audience sur "les modalités de l'expertise" se tiendra mercredi 20 juin au tribunal administratif. "C'est exactement ce que réclament depuis des semaines les parents, frère et soeur de Vincent, qui attendent des nouveaux experts à nommer compétence et rigueur", a déclaré Me Jean Paillot, l'un des avocats de cette partie de la famille, fermement opposés à l'arrêt des soins de leur proche.
"Les médecins continuent de rechercher un consensus qui n'arrivera jamais. C'est la preuve de rapports de forces à l'intérieur de la médecine. Il faut juste laisser partir Vincent", a réagi François Lambert, neveu du patient, favorable à l'arrêt des traitements comme une autre partie de la famille, dont Rachel Lambert, son épouse et tutrice légale.
Au terme d'une nouvelle procédure collégiale - la quatrième en cinq ans - le Dr Sanchez du CHU de Reims avait décidé le 9 avril de l'arrêt des soins.
Dans leur courrier, les experts listent des "personnalités" aux compétences "irréprochables" qui pourraient être sollicitées et suggèrent que l'expertise soit réalisée dans un établissement spécialisé: un transfert systématiquement refusé par la justice depuis les débuts de la bataille judiciaire, mais demandé par les parents.