Tampon avec applicateur biodégradable : le pari d'un lycéen lors d'un concours d'entrepreneur

Théo Kackkack, élève du lycée du Sacré-Coeur de Reims (Marne), a fini sur le podium d'un concours d'entrepreneur dont la finale s'est déroulée le vendredi 24 juin. Son idée de créer un applicateur à tampon biodégradable et jetable dans les toilettes a séduit le jury : il va pouvoir la concrétiser lors d'un stage à Dubaï ou Bali durant l'été 2023.

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Il en est revenu avec des étoiles dans les yeux. Théo Kackkack, un lycéen de 18 ans, a terminé sur le podium après la finale des Youth Entrepreneurship Awards. C'était le vendredi 24 juin 2022.

Le concours, mis en place par l'Institut de préparation à l'administration et à la gestion (Ipag), permet à des élèves de terminale d'imaginer un projet, puis de le voir mis en place. Vulva, un projet d'applicateur à tampon biodégradable et jetable dans les toilettes, a permis à l'étudiant de terminer troisième.

Théo Kackkack étudie au lycée du Sacré-Coeur à Reims (Marne). Ou plutôt étudiait, puisqu'il est désormais en attente des résultats de son baccalauréat (voir la carte ci-dessous).


"J'ai eu un soutien énorme de la part de beaucoup de personnes [pour la phase des votes en ligne]", confie le jeune homme de tout juste 18 ans à France 3 Champagne-Ardenne. "Des personnes de la région et d'ailleurs. Quand j'ai voté pour la première fois de ma vie, l'adjoint au maire [de Taissy] m'a félicité et encouragé à continuer le projet car il avait vu l'article [sur moi]. J'ai été étonné par sa portée."

Un inventeur sachant pitcher

L'épreuve finale avait lieu au campus parisien de l'Ipag, en bord de Seine. "On passait devant un jury de professionnels, d'entrepreneurs, pour leur pitcher notre projet en trois minutes maximum. Et essayer de les convaincre de la qualité du projet, de sa fiabilité, s'il était réalisable." Pour un bon pitch, Théo Kackkack a appris qu'"il faut mettre beaucoup de coeur à l'ouvrage".

"Des pitchs avec de l'éloquence et des mots bien placés auront plus d'impact qu'un pitch avec un projet très bien construit. On nous a expliqué que c'était mieux d'avoir un pitch très bon  plutôt qu'un projet phénoménal, parce qu'il suffit de jouer sur les émotions du jury pour convaincre." Ses parents faisaient partie du public  (voir la prestation du lycéen dans la vidéo ci-dessous).



"Il y avait beaucoup de projets très intéressants." Par exemple un projet d'utilisation de l'énergie sismique pour générer de l'électricité. "J'étais le neuvième à passer sur dix. J'ai eu le temps d'analyser ce qui me plaisait dans la manière de parler des autres, pour peaufiner mon pitch. Je pense que si je n'étais pas passé à la fin, je n'aurais peut-être pas eu le même résultat."

Il compare la performance à "une conférence TED" . Il a regardé plusieurs de ces conférences dédiées à des idées "méritant d'être diffusées" et présentées par des expert(e)s sur l'art, la technologie, la science, la politique, etc. Ceci pour savoir comment s'approprier son espace et adopter une bonne gestuelle, pour le concours... et son grand oral du bac.

Et les études, dans tout ça ?

"Mon grand oral s'est déroulé deux jours avant le concours, ça s'est plutôt bien passé. J'étais plutôt bien préparé, j'étais prêt à discuter." Il y a parlé de millionnaires et de cryptomonnaies, sujets touchant aux mathématiques et sciences économiques.

En attendant le diplôme du baccalauréat, voici celui du concours. © YEA/IPAG



Son épreuve de philosophie, une semaine plus tôt, s'est aussi bien déroulée. "J'étais dernier dans la salle au moment de rendre ma copie : j'espère que c'est bon signe." Il attend ses résultats avec quiétude, patiemment. "C'est fait, il n'y a plus qu'à attendre le jour J."

Bond en avant

Tant mieux, car il a de quoi s'occuper. "Un des membres du jury m'a proposé de rencontrer un autre entrepreneur, lui aussi dans le secteur de l'intimité, qui fait des culottes menstruelles et ce genre de choses. Il m'a donné rendez-vous [le mercredi 29 juin] pour qu'on discute de mon projet, pour qu'on voit des opportunités."

Un projet qui a bien plu. "Le jury a dit que je portais bien les valeurs du projet, que c'était bien construit, qu'il y avait une bonne continuité. Car je n'avais pas fait que trouver une idée : j'avais commencé à y réfléchir, à trouver des solutions techniques. Des personnes m'ont suggéré d'utiliser du papier avec de l'amidon [pour les applicateurs]."

Un schéma pour mieux comprendre Vulva, un projet pour un concours qui gagne à être connu. © Théo Kackkack


Les applicateurs à tampon réutilisables ou facilement éliminables, certes, existent déjà. "Mais c'est plus qu'un applicateur biodégradable. J'ai vraiment essayé d'axer mon innovation sur le fait que ce soit jetable dans les toilettes, que ce soit beaucoup plus pratique." Un peu comme certains rouleaux de papier-toilette, utilise-t-il comme élément de comparaison. "Et il n'y a pas forcément toujours de poubelle."

Avoir fini troisième du concours va lui permettre, durant le mois de juin 2023, de voyager à Dubaï (Émirats arabes unis) ou Bali (Indonésie). Cette seconde option remporte ses faveurs. "Au niveau entreprenariat, il y a là-bas de très belles choses. Dubaï, c'est très luxe et influenceurs. À Bali, je pourrai voir des contacts, créer un réseau..." Il est déjà bien parti pour ça : il a reçu plein d'interactions sur son compte Linkedin (voir publication ci-dessous).



Le mardi 30 août 2022, Théo Kackkack intégrera les rangs de la Faculté libre de gestion, économie et sciences (FLGES) de l'Université catholique de Lille (La Catho, Nord). Et en parallèle, dès le mercredi 1er septembre, continuera à bénéficier de l'incubateur de l'Ipag, tant en présentiel qu'à distance. "Ça va s'enchaîner vite." Il continuera aussi à chercher des partenaires et fournisseurs : n'hésitez pas si vous voulez participer à cette aventure.

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