À l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, ce jeudi 25 novembre, le procureur de la République de Reims a présenté à la presse un jeu pédagogique destiné aux élèves.
"On n'attend pas forcément le parquet comme fabricant de jeu", admet d'emblée le procureur de la République de Reims, Matthieu Bourrette. Ce jeudi 25 novembre, il a pourtant présenté à la presse à l'occasion de la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes un jeu pédagogique numérique baptisé Egaligame.
"Depuis plusieurs années, nous luttons contre les violences conjugales ou les violences intra-familiales. Nous avons travaillé sur les victimes, sur les auteurs, sur les enfants témoins. J'ai souhaité que nous puissions travailler sur de la prévention de la délinquance à travers un nouvel outil à destination des adolescents, des enfants, à destination des établissements scolaires", précise-t-il.
Le jeu doit permettre "de déconstruire les stéréotypes, de faire prendre conscience aux jeunes de leurs droits, de l'interdit, d'un certain nombre de concepts". Il prend la forme d'une application sur ordinateur, sur laquelle s'affiche un plateau qui reprend le principe du jeu de l'oie. "On peut jouer par équipe ou en individuel, avec trois types de questions : culture générale, culture pénale, culture civile. Chaque joueur va lancer les dés. On arrive sur une case, chaque case a une thématique, et on répond à la question qui est posée", détaille le procureur.
Jeu à la disposition des enseignants
71 questions sont présentes dans la base de données du jeu. Elles ont été soumises à l'inspection d'académie et à la direction diocésaine pour vérifier de leur pertinence et de leur adéquation vis à vis du public de jeunes à qui se destine le jeu. Les questions évoquent aussi bien les violences conjugales et intrafamiliales, les questions juridiques d’égalité entre les hommes et les femmes, que l'organisation de la justice.
Une question demande par exemple : "Les violences conjugales commises en présence de mineurs sont-elles plus gravement punies que les violences conjugales simples ?". Trois réponses sont proposées : "A - oui, car les mineurs témoins de violences, subissent un traumatisme, et sont donc considérés comme des victimes de ces violences", "B - non, car les mineurs n’ont pas été frappés, et seul le conjoint qui a reçu des coups ou a été menacé doit être considéré comme une victime", "C - oui, mais à la condition qu’il s’agisse des enfants du couple concerné". La bonne réponse est la A. Le premier arrivée sur la dernière case du jeu remporte la partie.
Le jeu est totalement libre de droit et utilisable gratuitement. Il a pour l'instant une forme assez sommaire, et ne fonctionne que sur ordinateur. Mais le procureur souhaiterait le faire évoluer pour le rendre plus attrayant et accessible. Il a été transmis aux établissements scolaires de la Marne, qui peuvent désormais s'en emparer, par exemple pour l'utiliser lors de cours d'éducation civique.