En concertation avec les autorités publiques, l’Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) s’apprête à rénover l’Ossuaire de Navarin. Des travaux nécessitant l’intervention d’une entreprise de dépollution privée et la délimitation d’un secteur d’intervention. Conséquence : la départementale 977 sera coupée plusieurs jours.
Il impressionne. Sa structure pyramidale est visible à plusieurs dizaines de mètres à la ronde. Depuis un mois, il est même classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Pourtant, l’ossuaire de Navarin fait grise mine, presque peine à voir. Marqué par les intempéries, juché sur ce qui ressemble à un terrain vague, le site doit faire peau neuve. C’est, en tout cas, la décision prise en avril dernier par l’association aux Morts de Champagne-Navarin.
Parmi les travaux promis, la création d’un « chemin de mémoire ». Il prendra la forme d’un sentier balisé avec de multiples panneaux d’informations rappelant l’importance du monument érigé en 1924. Reste que pour réaliser ce projet, une dépollution du site est indispensable. Elle débute ce 30 octobre avec l’intervention d’une entreprise privée, spécialisée dans ce genre d’opération.
Un périmètre de sécurité important
Les techniciens en pyrotechnie étaient présents tôt ce lundi matin. Ils étaient également accompagnés d’un géomètre venu définir l’ampleur de la zone à sécuriser.
« Là, je suis en train d’établir la zone où l’on va pouvoir creuser. Ça s’étend jusqu’à vingt-cinq mètres autour du site » précise Gauthier Blain, technicien en géophysique. « On creuse à 1 mètre 30 de profondeur. » Un périmètre important, contraignant les autorités à couper, dans les deux sens, la départementale 977 qui longe l’ossuaire. La coupure sera totale jusqu’à jeudi. Elle pourrait, ensuite, intervenir à chaque découverte d’obus ou d’engins potentiellement explosifs.
Un scénario hautement probable sur ces terres où les combats de la Grande Guerre furent intenses, les bombardements incessants.
« Vu la zone, ancienne tranchée (…) terrain vierge. On risque d’en trouver oui » prévient Steve Leveque, l’un des agents en pyrotechnie présent.
« À vue d’œil, je n’ai pas l’impression qu’il est déjà été fouillé. »
Toute trouvaille sera minutieusement inspectée. « Ça peut aller de la grenade à l’obus » annonce Stéphane Charruau, le chef du chantier. « On va les détruire, sauf s’il y a des munitions chimiques, là, on appellera la sécurité civile (…) dans le cas où l’on trouve des corps, on préviendra l’ONaCVG. »
La dépollution s’annonce longue. Elle pourrait durer plusieurs mois avec, donc, des fermetures momentanées de la D977 à prévoir.
Un ossuaire rénové pour le centenaire en 2024
L’objectif est clair : avoir terminé la rénovation du monument pour septembre 2024. Date qui marquera le centenaire de la construction de l’ossuaire. Un édifice bâti en hommage aux 107 divisions françaises et alliées tombées lors des combats de Champagne.
(Avec Mathis Lescanne)