Après sa sortie à Paris, le taureau est rentré au bercail, triomphant. Oural a gagné le troisième prix dans la catégorie "taureau adulte reproducteur de race charolaise" au salon de l’agriculture 2023. Il est rentré dans son élevage, à Serzy-et-Prin (Marne), ce lundi 6 mars 2023.
A peine rentré du salon de l'agriculture à Paris, le taureau Oural de près de 1800 kilos, se met à « beurler » (dialecte champenois pour meugler). "Il fait le beau. C’est un mâle dominant, il faut qu’il montre sa force", explique Mickaël Marlette, co-propriétaire du taureau avec son frère, Nicolas. Et la bête peut bien faire le fier puisqu’elle a remporté la troisième place dans le classement des meilleurs taureaux reproducteurs de race charolaise, le 2 mars 2023.
En effet, si vous vous êtes baladés au salon de l’agriculture entre le 28 février et le 5 mars, vous avez certainement aperçu Oural, ce taureau charolais de 1767 kilos, impressionnant par sa carrure. "La question qu'on m'a le plus posé, c'est quel est son poids", rigole Mickaël. Le taureau a fait son effet au salon, au grand plaisir de ses propriétaires qui y ont participé pour la première fois.
De 47 à 1 767 kilos : un début prometteur
A la naissance, Oural pesait 47 kilos. Mickaël et Nicolas l’ont repéré à 10 mois, chez un éleveur de Loire-Atlantique. Le taureau avait déjà un bon ascendant. Les deux frères l’ont remarqué, car ils sont passionnés par les bovins et connaissent l’ascendance de tous les Charolais de France. "Oural [qui a 5 ans] avait déjà les prédispositions pour faire une belle carrière adulte", se remémore Nicolas. Et les éleveurs ne se sont pas trompés. Sa génétique a fait qu’il a grossi progressivement. "On a constaté la qualité de cet animal quand, à nourriture égale, il s’est développé plus qu’un autre. […] Il a une morphologie extraordinaire !"
"A nourriture égal, Oural s’est développé plus qu’un autre"
Nicolas Marletteéleveur dans la Marne
Propriétaires d’environ 500 bovins, dont 10 taureaux et 100 vaches charolaises, les deux éleveurs ont commencé la saillie d’Oural à 2 ans. Le taureau compte désormais une panoplie de veaux, dont Une Baie, mise à bas il y a trois semaines. "Oural est dans sa fleur de l’âge. Il a un beau squelette et un bel arrondi de culotte. Maintenant on espère qu’il transmettra ça à ses filles."
Grâce à ce prix, Oural assure une belle année pour ces deux éleveurs, installés depuis 2001. "Gagner un prix au salon de l’agriculture donne l’opportunité d’attirer les visiteurs chez vous. On va certainement avoir davantage de visites." Et plus de visites signifie plus de ventes. La viande qui provient de ces éleveurs est vendue au groupe Bigard (à 80%) ou aux marchés locaux (à 20%).
"Aujourd’hui, on importe 25% de la viande consommée en France", précise Mickaël Marlette. "C’est très grave parce qu’on a la meilleure agriculture durable au monde et on rencontre un problème de concurrence déloyale". Avec Oural comme vitrine, les éleveurs veulent promouvoir une alimentation française et de qualité.
(Avec Prunelle Menu).