Ce lundi, un ouvrier a été licencié pour faute grave. Depuis mardi, une vingtaine d'employés s'est mise en grève pour soutenir leur collègue et protester contre leurs conditions de travail dégradées depuis le début de la crise sanitaire.
"On ne peut plus supporter de venir au travail la boule au ventre." Ce mercredi 31 mars, ils sont plus d'une vingtaine de salariés à entamer leur second jour de grève consécutif, devant les locaux d'ATS, une entreprise sous-traitante dans le secteur aéronautique à Sézanne. Selon les représentants syndicaux présents sur place, "tout l'atelier est en grève" depuis mardi, soit une vingtaine de salariés. En cause : les conditions de travail dégradées depuis le début de la crise sanitaire, sur fond de difficultés économiques pour la firme, et le licenciement pour faute grave d'un de leur collègue qu'ils considèrent abusif.
Un licenciement "abusif" selon certains salariés
"C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase", souligne Steven Lencauchez, représentant du personnel CGT. Selon eux, le licenciement de leur collègue pour faute grave est "abusif". En cause, on lui aurait reproché d'avoir mal porté son masque et d'avoir manqué de respect au PDG de l'entreprise. "On ne peut pas licencier quelqu'un aussi rapidement ! Cela fait cinq ans qu'il travaille dans notre entreprise. Notre collègue est un père isolé qui élève seul ses deux enfants, avec un crédit à rembourser", s'indignent-ils. Les syndicats ont été reçus par la direction mardi, sans succès. "On ne pourra plus venir travailler avec cette peur au ventre, en repensant à notre collègue qui a été licencié."
Lui et Tony Buisine, également représentant CGT, dénoncent également des conditions de travail délétères depuis le début de la crise sanitaire. Dans un contexte économique défavorable à l'entreprise, le secteur aéronautique est très fortement touché, les représentants syndicaux dénoncent des pressions de la part de la direction sur les employés. "Les gens viennent la peur au ventre. Certains sont partis d'eux-mêmes. Un autre collègue ne supportait plus cette pression et s'est mis en arrêt maladie car le patron lui reprochait d'avoir une minute de retard", regrettent-ils. En un an, l'entreprise qui embauchait entre 90 et 100 personnes (en comptant les CDD et intérimaires), ne compte plus que 69 salariés.
Contactée, l'entreprise n'a pas souhaité répondre à notre sollicitation.