Dès ce samedi 25 février, 42000 élus français vont recevoir le formulaire envoyé par les préfectures, sur lequel chacun pourra donner sa signature à un candidat à l’élection présidentielle. Les maires sont au centre de l’attention des « petits » candidats.
Pour Jacques Gragé, maire (SE) de Verzenay dans la Marne, la question est entendue. Il apportera, pour la deuxième fois, son parrainage à Jacques Cheminade. Il n’est pas question ici d’idéologie politique mais de pluralité des débats. « Ma volonté c'est de les encourager à rester dans le débat démocratique. » explique l’élu municipal.
Une position à l’égard des « petits candidats » qui n’est pas si fréquente. Six candidats en difficulté ont ainsi protesté ensemble contre le « verrou anti-démocratique des grands partis », critiquant notamment le fait que les parrainages seront désormais rendus publics. Ils craignent en particulier « la pression » exercée sur les maires, qui « ne peuvent accorder leur parrainage librement en raison des retombées négatives qu'ils ou elles pourraient subir ».Car pour la première fois, dans un souci de transparence, la liste des élus ayant parrainé un candidat sera publiée dans son intégralité et en continu par le Conseil constitutionnel. Les noms seront rendus publics deux fois par semaine, les mardi et vendredi, durant les trois prochaines semaines, à l'exception de la première liste qui sera publiée le mercredi 1er mars. Auparavant, seulement 500 noms tirés au sort étaient publiés, après l'établissement de la liste définitive des candidats.
« Petits candidats » ou pas, Jean Raymond, le maire (SE) de Suippes (51) a un avis tout aussi tranché. Lui et son conseil municipal ne soutiendront personne. « J’ai conduit une liste apolitique et dans mon équipe j’ai toutes les couleurs. »
C’est une question de principe, il ne veut pas se retrouver derrière l’étiquette d’un parti ou d’un candidat. « On travaille pour la commune et pas pour un parti. Si on prend position, même si ce n’est pas pour un programme mais pour une personne, automatiquement on valide ses idées. Et ça va être interprété. »
Et ce n’est pas faute d’être sollicité. Depuis deux mois il a reçu, par courrier ou par mail, plus d’une quinzaine de lettres de politiques réclamant son soutien.
Chaque candidat à la présidentielle a jusqu’au 17 mars à 18H00 pour faire parvenir au Conseil constitutionnel les fameuses 500 signatures nécessaires pour se présenter au premier tour de l’élection présidentielle.