Un spectacle de drones a illuminé le ciel de Courcy (Marne) lundi 14 octobre sur l'ancienne base militaire 112 près de Reims. Un spectacle millimétré et une dernière répétition avant un show prévu pour l'international. 1000 drones ont été nécessaires pour cette féérie d'un soir.
C'est un peu comme une pluie d'étoiles. Après les aurores boréales ou la "comète du siècle" il y a quelques jours, c'est un tout autre spectacle qui s'est joué dans le ciel marnais ce lundi 14 octobre. Des centaines de drones de toutes les couleurs ont virevolté à Courcy dans la Marne sur la friche militaire de l'ancienne base aérienne 112. Un véritable ballet volant et une chorégraphie millimétrée.
Un feu d'artifice 2.0
Des jaunes, des rouges, des bleus, plusieurs centaines d'engins volants de toutes les couleurs ont été lancés depuis la terre ferme pour donner vie à toutes sortes de formes à 150 mètres au-dessus du sol. "En fait, on a fait une répétition d’un show qu’on va produire à l’étranger avec 1000 drones. C’était l’occasion de répéter et de voir si tout se passe bien" nous explique Bruno Marlois, le gérant de l'entreprise événementielle Magic Drone à l'origine du spectacle. De ce "show à l'international", Bruno Marlois n'a pu nous révéler aucun détail. Tout doit rester secret avant le grand jour.
Mais une petite poignée de privilégiés, triés sur le volet, ont eu la chance d'admirer le spectacle aux premières loges. "C'est très beau et c'est vraiment bluffant" nous confie notre confrère de France Bleu Fabrice Morvan, qui a pu assister à la démonstration. "On était habitués aux feux d’artifice classiques mais là, c'est vraiment bluffant et puis maintenant, il n'y a même plus besoin d'artificier, c'est juste un programme" nous fait remarquer le journaliste.
On me demande souvent s’il y a un pilote par drone mais non, ce n’est pas du tout ça
Bruno Marlois, gérant de Magic Drone
Juste un programme, certes, mais qui a nécessité des heures de travail. "On me demande souvent s’il y a un pilote par drone, mais non, ce n’est pas du tout ça" s'amuse le gérant de Magic Drone. Pour réaliser ce spectacle, deux graphistes et des programmateurs ont créé ce qu'on appelle des "mouvances". "Et ces mouvances, on va les découper dans un logiciel. On va les découper en 1000 et on va envoyer 1/1000ᵉ de la danse à chaque drone. Et au top, le drone va commencer sa lecture" nous détaille le Rémois.
Ce lundi 14 octobre, une tour Eiffel, les pyramides, le Colisée ou encore un panda et une baleine ont ainsi illuminé la nuit à Courcy. "Alors 1000 drones, ce sont 1000 points. Il faut les imaginer comme des pixels. En fait, c’est un dessin créé avec 1000 petits points de couleurs et que l’on peut animer. Plus il y en a, plus le dessin est défini, plus c’est volumineux aussi. On est sur des images qui font une centaine de mètres donc on est en immersion" décrit Bruno Marlois.
Chaque drone est complètement indépendant et il n'y a aucun capteur pour les aider à se repérer entre eux. "Il ne voit pas les drones qui l’entourent, mais il sait exactement ce qu’il a à faire. Il y a une précision centimétrique qui se fait au sol. Les drones sont corrigés à chaque seconde et cela donne des effets spectaculaires, car tout est bien droit. Quand vous faites une lettre, c’est bien formé. Tout est très précis" détaille l'organisateur du spectacle.
Des spectacles, Bruno Marlois en a produit partout dans le monde. Le Rémois a créé Magic Drone il y a trois ans, pendant le covid. C'est un spectacle à Las Vegas qui lui a donné envie de se plonger dans l'univers. Le confinement et le ralentissement économique l'ont poussé à créer son entreprise en 2021 pour rebondir. "On a commencé avec 200 drones et l’un de nos premiers spectacles sous-entendait de décoller du toit du Stade de France. C’était assez magique. Puis avec le temps, on s’est envolés depuis une douzaine de pays dans le monde" raconte le passionné.
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Pour Halloween, Bruno Marlois et ses drones sont attendus au Parc de l'Etrange à Paris. Pendant 17 jours, trois spectacles sont prévus chaque soir. "C'est plus qu'à Disney" précise en riant le Rémois.