Pour fêter les 100 ans de leur entreprise, située à Reims (Marne), les dirigeants de l'usine Forbo, ont fait appel à une société locale pour un spectacle de drones au-dessus de la ville de Reims dans la nuit du 13 au 14 juin. Suscitant de nombreuses réactions de surprise.
Ce n'était heureusement pas dans la nuit du 12, (ceux qui ont vu le film césarisé comprendront), mais dans la nuit du 13 au 14 juin dernier. Ce n'était pas non plus réellement des OVNI, car il s'agissait de drones. Vers 22h45, les habitants du centre de Reims ont aperçu dans le ciel un spectacle de mini drones, pendant une dizaine de minutes. Des cœurs rouges et roses, qui se détachent dans la nuit, des mercis, des bouteilles de champagne formées par des points lumineux. Chacun s'est logiquement interrogé sur le sens de ce spectacle, encore rare en ville. Pour ceux qui n'ont pas vu les aurores boréales en mai, c'était en tout cas un second festival aérien nocturne et gratuit.
La réponse à nos questions est venue du prestataire Magic drone. Une petite société par la taille, installée dans la Marne, grande par son succès croissant, qui s'illustre partout dans le monde avec ses spectacles d'un (relatif) nouveau genre. Des drones qui sculptent dans les airs n'importe quel motif, au gré des envies du client. En l'occurrence jeudi 13 juin au soir, il s'agissait là d'une société bien connue dans l'industrie et implantée à Reims depuis 100 ans : l'usine Forbo, qui fabrique des revêtements de sols et emploie près de 400 salariés. L'anniversaire se voulait spectaculaire et visuel.
"On a joué à domicile"
Le gérant de la société de prestation de drone, Bruno Marlois, nous raconte la genèse du spectacle que de nombreux Rémois ont pu admirer. "On a d'abord répété sur la micro ville de la BA 112", une ancienne base aérienne devenue lieu d'installation de l'entreprise, entre autres. "Pour créer ce spectacle, c’est une longue étape. Mais là on joue à domicile, ce n'est pas souvent, ça demande des semaines de travail, pour identifier les visuels qui auront du sens, avec les dates, leur produit, et obtenir des autorisations de vol".
Les chanceux ont pu admirer la cathédrale de Reims, des merci, des coeurs et des flûtes de champagne pour remercier les collaborateurs. "La famille qui gère l'usine Forbo voulait remercier ses employés. Il y avait 200 drones de trente centimètres, on les programme avec un logiciel 3D, on le montre au client, le client corrige, puis on répète à blanc. Après le dernier peaufinage, on règle l'aspect technique et la couleur. Le jour J on arrive en fin d’après midi, pour deux heures de montage et dix minutes de show".
Ce genre de spectacle pourrait-il remplacer un jour les traditionnels feux d'artifice ? Le gérant de Magic drone, l'une des trois plus importantes sociétés du genre en France, ne le pense pas. "C’est une alternative aux feux d'artifice. Là où on ne peut faire des feux à cause de la sécheresse par exemple". Mais le drone coute plus cher et demande un long travail en amont. "Le feu existera toujours, le drone va compléter". "Pour beaucoup de nos clients, c’est une première, on est dans les premières années, même si on le fait depuis trois ans, on s’est développé pendant la covid. Pour les gens, c'est fascinant de voir ça en vrai".
Il faut compter un tarif de base à 20 000 euros pour du drone à la demande. Des engins qui volent à une centaine de mètres d'altitude, entre 40 et 100 m. En toute sécurité. Mais "la règlementation, c’est ce qui nous prend le plus de temps en France, confie Bruno Marlois, on va bientôt à Madagascar, là-bas, c’est plus simple".
Magic drone compte trois salariés et il y a peu, elle a organisé un spectacle à Toulouse, devant 30 000 personnes, pour le duo Big Flo et Oli, de retour dans leur région natale pour deux dates. Avec une flotte de 1700 drones, la petite entreprise se détache. Récemment, elle a aussi volé pour un sponsor de lait chinois qui annonçait les athlètes sélectionnés aux JO de Paris 2024.