Des coups de feu ont été entendus entre les villages de Loisy-sur-Marne et de Maisons-en-Champagne (Marne), ce lundi 4 avril en fin d'après-midi. Les victimes sont une mère et sa fille de 9 ans. Cette dernière a été enlevée à Auxerre (Yonne) au mois de février et était introuvable depuis.
L'après-midi touchait à sa fin, ce lundi 4 avril 2022, quand des coups de feu ont été entendus près de Loisy-sur-Marne (Marne). Il s'agit d'un village où vit un millier de personnes environ.
Selon les premiers éléments rapportés par les forces de l'ordre à France 3 Champagne-Ardenne, deux personnes ont été tuées. Il s'agit d'une fillette de 9 ans et de sa mère, cette dernière l'ayant enlevée à Auxerre (Yonne) en février.
La route reliant Loisy-sur-Marne et Maisons-en-Champagne (Marne) a été coupée; les gendarmes interviennent sur place. Le village se situe dans l'arrondissement de Vitry-le-François (Marne, voir sur la carte ci-dessous).
Une enquête a été ouverte pour "double homicide". Elle a été confiée à la section de recherche de Reims (Marne).
Cette dernière est menée sous l'égide d'Ombeline Mahuzier, procureure de la République près le tribunal judiciaire de Châlons-en-Champagne (Marne). Elle se trouve sur place, en compagnie des forces de l'ordre, et confirme l'identification de deux corps, sans donner plus de précisions dans un premier temps.
Selon les informations connues de France 3 Champagne-Ardenne, il s'agirait d'un "conflit familial". La confirmation a été donnée qu'une fillette âgée de 9 ans figure parmi les victimes, ainsi que sa mère, une quadragénaire. Le drame s'est produit dans un bois; la famille serait proche de la mouvance survivaliste.
Au cours de la soirée, le quotidien régional L'Yonne a révélé que la petite fille était en fait Anaïs, enlevée par sa mère sur le parking d'un McDonald's le 10 février dernier à Auxerre (Yonne). Anaïs déjeunait dans le fast-food au moment des faits. Elle était accompagnée de son éducatrice, qui avait été violentée lors de l'enlèvement. Ce kidnapping qui n'avait pas pu être élucidé trouve donc un épilogue tragique. Ces informations ont été confirmées dans la foulée par le procureur de Dijon (Côte-d'Or), qui s'est dessaisi de l'affaire au profit de la procureure de Châlons-en-Champagne.
Cette dernière a sommairement déclaré que les faits s'étaient produits lors d'une tentative d'interpellation dans une affaire d'enlèvement (celui de la fillette). Cette dernière avait été originellement confiée aux services sociaux. Il semblerait que la femme (qui a été trouvée abattue avec la fillette) et l'homme (qui aurait tiré) soient ses parents et ravisseurs. La famille s'était réfugiée dans une caravane installée non loin de la route. Il n'y avait pas d'eau courant et les conditions d'hygiène étaient déplorables, a précisé Ombeline Mahuzier.
L'auteur des coups de feu, vraisemblablement le père selon la procureure, a été interpellé et placé en garde à vue. Il aurait tiré en apercevant les forces de l'ordre venant l'interpeler. Ce lien de famille doit encore être confirmée; il n'est donc pas encore possible de parler officiellement de féminicide et d'infanticide.
Les parents avaient déjà soustrait la fillette à l'aide à l'enfance
Anaïs avait été placée en foyer, dans le cadre d'une mesure d'assistance éducative, à la suite de l'arrestation de ses parents le 15 novembre 2021, sur une aire d'autoroute à côté d'Aurillac (Cantal). Ils avaient soustrait l'enfant à l'aide sociale à l'enfance une première fois en mai 2019, expliquait dans un article France 3 Bourgogne, daté du 11 février 2022. Une période de deux ans durant laquelle Anaïs avaient été déscolarisée, mal nourrie et peu soignée.
Les parents devaient répondre de ces faits le 22 février devant le tribunal correctionnel d'Auxerre. "L'histoire de la famille d' Anaïs est une histoire difficile", avait alors confié le procureur.