Un procès pour infanticide s'ouvre lundi 9 mai 2016, devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle. Il concerne un couple poursuivi après la mort de son bébé de deux mois le 22 septembre 2013 : le père, pour ses coups mortels, et la mère, pour ne pas l'avoir dénoncé.
Le rappel des faits par Jean Baudin.
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Un couple comparaît, lundi 9 mai 2016, devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle pour infanticide. Le crime remonte au 22 septembre 2013. Des coups très violents de la part du père ont coûté la vie à Noa, un bébé de 2 mois. Il a été retrouvé mort par les pompiers dans l'appartement du couple, au n°1 de l'allée de Marken à Vandoeuvre.
Le père de l'enfant, Benoît Reichhart, avait initialement indiqué qu'il avait fait une chute alors qu'il le portait dans les bras. Hypothèse réfutée suite à l'autopsie. Le médecin légiste avait constaté des chocs violents au niveau du crâne, ainsi que des ecchymoses sur le visage liées à des coups par un mécanisme contondant.
Suite à ces résultats, le père a été placé en garde à vue et a fini par avouer. Il était en train de changer le bébé, qui n'arrêtait pas de pleurer, et lui avait donné des coups de poing et l'avait ensuite reposé violemment sur la table à langer.
Le père, 39 ans à l'époque, a été écroué et mis en examen pour "meurtre sur mineur de moins de 15 ans par ascendant" et encourait la perpétuité. Mais le juge d'instruction a estimé qu'il n'avait pas l'intention de le tuer et c'est donc pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur un mineur de moins de 15 ans par ascendant" qu'il sera jugé.
La mère de l'enfant, Julie Schweitzer, 28 ans, comparaîtra quant à elle devant les jurés pour délit de "non-dénonciation de mauvais traitements infligés à un mineur". Elle encourt 3 ans de prison.
Un couple de toxicomanes
Les services sociaux et médicaux qui encadraient la famille encourent aussi le risque. Les parents étaient bel et bien identifiés comme des parents à risques en raison de leur toxicomanie. Ils étaient accros à l'héroïne. Leur bébé, étant né accro aussi, a dû être sevré durant un mois à l'hôpital.
Mais ses parents avaient pu le récupérer à la maison, avec une mobilisation de professionnels médicaux et sociaux. Au moins l'un d'eux passait au domicile du couple chaque jour.