Législatives 2022 : les agriculteurs de Meurthe-et-Moselle invitent les candidats à débattre dans leurs fermes

A l’approche des élections législatives, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de Meurthe-et-Moselle invitent, dans chaque circonscription, l’ensemble des candidats à venir écouter les paysans. Rendez vous entre le 2 et le 10 juin 2022, juste avant le premier tour.

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Impacts de la guerre en Ukraine sur les matières premières, changement climatique et transition énergétique, inflation des coûts de production et rémunération des producteurs, l’agriculture et les agriculteurs sont confrontés à une actualité et une pression politique sans précédent qui bouscule nos modèles techniques et économiques. Pour en débattre dans leurs fermes, avant les élections législatives des 12 et 19 juin prochains, les Jeunes Agriculteurs du département et la FDSEA (Fédération Départementale des Syndicats d´Exploitants Agricoles) ont lancé une invitation à tous les candidats, dans les six circonscriptions en Meurthe-et-Moselle.

Pour en savoir plus sur les objectifs de cette invitation, nous avons interrogé le président du syndicat agricole des Jeunes Agriculteurs 54, Antoine Clavel. Installé depuis août 2017 à Limey-Remenauville, à l’ouest de Pont-à-Mousson, l’agriculteur de vingt-huit ans se définit comme céréalier-éleveur.

Quel est l'objectif de cette invitation lancée aux candidats des six circonscriptions de Meurthe-et-Moselle ?

L’objectif, c’est de rencontrer les différents candidats et les futurs députés et de commencer à les sensibiliser aux problématiques du milieu agricole, mais aussi aux enjeux de leurs futurs mandats. Comme ce sont des gens avec qui nous sommes amenés à travailler tout au long de leurs mandats, du moins on l’espère, puisqu’on est toujours dans l’optique de travailler intelligemment avec les élus du terrain, ces rencontres doivent permettre de nouer les premiers liens.

Pensez-vous que ces candidats ne soient pas conscients des problèmes que rencontrent les agriculteurs ?

Certains sont conscients, d’autres beaucoup moins : ils n’ont pas tous des connaissances assez pointues sur les enjeux de l’agriculture sur le département et sur leurs circonscriptions, même s’ils sont sensibilisés régulièrement. Effectivement, aujourd’hui, il y a un réel enjeu de remettre à niveau tout le monde sur ce qu’ils vont rencontrer une fois qu’ils seront élus, sur les discussions qu’on va pouvoir avoir et puis, c’est l’occasion, encore une fois, de les sensibiliser, sur ce qui se passe sur leurs territoires.

On est dans des situations où nous sommes réellement mis sous pression... Nous cherchons à faire évoluer ces situations en sensibilisant les élus et les électeurs

Antoine Clavel, président des Jeunes Agriculteurs 54

En lisant le communiqué de presse, j'ai eu le sentiment que l’agriculture subit une pression sans précédent ?

Aujourd’hui, on va dire que l’agriculture subit une pression importante. On ne peut pas dire "sans précédent", mais importante oui. Que ce soit d’une partie de la société qui ne comprend pas les difficultés que les agriculteurs rencontrent. Que ce soit les pressions des distributeurs et des industriels par rapport à nos prix de vente et nos rémunérations. Donc aujourd’hui, peut-être pas plus qu’hier, mais au moins pour autant, on est dans des situations où nous sommes réellement mis sous  pression, par différents biais et donc, nous cherchons à faire évoluer ces situations en sensibilisant les élus et les électeurs.

Pensez-vous que l’agriculture soit la principale préoccupation des Français ?

Non. Dans les enquêtes d’opinion, je ne pense pas que l’agriculture soit en tête de la préoccupation des français. Néanmoins, je dirais oui indirectement parce que je pense que, aujourd’hui, la première préoccupation des français c’est leur pouvoir d’achat. Ce pouvoir d’achat, c’est aussi ce qu’ils mettent dans leurs assiettes et, par ce biais, l’agriculture est une préoccupation indirecte de nos concitoyens. Donc bien évidemment l’évolution et la pression que peuvent subir les agriculteurs se répercutent indirectement et même directement sur le consommateur français.

Avez-vous eu des retours des candidats suite à votre invitation à débattre dans vos fermes ?

Oui sur quasiment toutes les circonscriptions. Est-ce-que tous les candidats seront présents : non je ne pense pas car on a quand même des listes assez allongées et je ne pense pas qu’on va toucher tout le monde. Néanmoins, les candidats des principaux partis nationaux seront à priori présents et pour certains, on les connait déjà, puisqu’on a travaillé avec eux sur la mandature précédente et normalement, on aura une présence assez intéressante de ces candidats sur les rencontres qu’on a programmées.

Est-ce que les jeunes agriculteurs ont des solutions à proposer face aux problèmes qu’ils rencontrent ?

Evidemment, des solutions nous en avons et nous cherchons à les mettre en place. Je ne dis pas qu’on a des solutions clefs en main, mais c’est presque ça quand même. Aujourd’hui, pourquoi ces rencontres ont été mises en place ? Parce qu’il y a des députés de la future majorité, qui seront directement concernées par le programme à venir, mais il y aura forcément aussi des députés de l’opposition et c’est toujours important qu’il y ait un balancier à l’Assemblée par rapport à ce qui va se passer. Donc, oui des solutions nous en avons : les solutions du revenu, on en a déjà proposées. Elles passent par la loi Egalim, qui a déjà été votée. Elles passent par des négociations avec les distributeurs pour mieux rétribuer les agriculteurs. Elles passent par un meilleur accompagnement pour le renouvellement des générations et l’installation des jeunes, parce que l’enjeu est aussi là pour avoir des agriculteurs actifs. Bien évidemment que des solutions on en a et ce sera l’occasion pendant ses rencontres de les présenter.

Est-ce que les jeunes agriculteurs proposent une autre façon de pratiquer leur métier ?

On ne propose pas une autre façon de pratiquer le métier, mais on l’améliore, on la modifie, parce que bien évidement, d’autant plus nous jeunes agriculteurs, on est amené à faire évoluer nos pratiques. Nos parents ne faisaient pas l’agriculture de la même façon que leurs parents et nous, on n’est pas amené à faire l’agriculture de nos parents, qui est encore pratiquée aujourd’hui. Bien entendu qu’on cherche à faire évoluer notre métier : une nouvelle agriculture, une agriculture plus proche du consommateur via des circuits plus courts, une agriculture qui soit bien plus en phase avec les enjeux agrobiologiques de demain, une agriculture qui soit en phase avec le renouvellement des générations… Nous, jeunes agriculteurs, on a cette envie de faire bouger les choses et d’être en adéquation avec une partie de la société, qui veut que l’agriculture évolue et que demain, l’agriculteur soit toujours présent sur son  territoire, qu'il puisse nourrir les concitoyens et qu'il puisse être bien perçu par lui.

Ces rencontres avec l'ensemble des candidats se dérouleront entre le 2 et le 10 juin prochains. 

  • 1ère circonscription Jeudi 2 juin à 14h00 à EARL des Tilleuls
    15 bis Grand Rue 54280 SEICHAMPS
  • 6ème circonscription Vendredi 3 juin à 10h00 Fermes des Burtés
    RD 70 54610 ROUVES
  • 4ème circonscription Mardi 7 juin à 9h30 Méthasanon
    Chemin de la Grande Haie (D2 entre Einville et Bauzemont) 54370 EINVILLE AU JARD
  • 5ème circonscription Mercredi 8 juin à 10h00 Alpa
    Les Terres Noires 54740 HAROUE
  • 2ème circonscription Jeudi 9 juin à 16h00 Foire Internationale de Nancy Stand des Jeunes Agriculteurs Hall G Parc des expositions 54000 NANCY
  • 3ème circonscription Vendredi 10 juin à 10h00 EARL de Saintignon
    11 rue des Près 54620 BASLIEUX

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