Sébastien passera-t-il par la case prison ? C'est ce que risque désormais ce gilet jaune interpellé samedi 29 décembre et jugé en début de semaine à Nancy. Il a été condamné à 8 mois fermes mais sans mandat de dépôt. Trop léger pour le Parquet qui a annoncé jeudi 3 janvier qu'il faisait appel.
Sébastien, un trentenaire Meurthe-et-Mosellan, a été condamné à huit mois de prison ferme mais sans mandat de dépôt, ce mercredi 2 janvier 2019.
Une peine insuffisante pour ce gilet jaune qui a frappé un policier et qui était porteur d'engins explosifs, selon le Parquet de Nancy.
Le procureur avait requis contre lui deux ans de prison ferme et une incarcération, il a donc annoncé faire appel de ce jugement, jeudi 3 janvier.
Des "dispositifs chemisés en aluminium"
Samedi 29 décembre 2018, Sébastien est interpellé juste avant le départ de la manifestation des gilets jaunes, Place de la République à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Porteur notamment d'un dispositif explosif, il a de plus résisté lors de son interpellation en frappant un policier.Lors de la fouille de son sac, les forces de l'ordre découvrent un second "dispositif chemisé en aluminium".
"Un gros pétard artisanal" selon son avocate.
Placé en garde à vue, il a été jugé mercredi 2 janvier par le tribunal de Nancy et condamné à 8 mois de prison ferme, une lourde peine pour quelqu'un n'ayant pas de casier judiciaire.
Le Parquet avait donc de son côté requis deux ans de prison ferme et le placement sous mandat de dépôt.
Mais cette condamnation ne s'accompagnant pas d'un mandat de dépôt, Sébastien est donc ressorti libre de l'audience. A son grand soulagement et à celui de son avocate, Evelyne Jaumary-Lapeyre.
"J'ai demandé à ce qu'il soit jugé pour les faits qu'il a commis. Mais qu'on ne lui impute pas toute la violence qui a déferlé sur tout le territoire français."
Une peine "bien modérée"
Mais pour Alexandra Vautrin, l'avocate du policier frappé par le gilet jaune, 8 mois de prison ferme mais sans mandat de dépôt, "c'est une peine bien modérée.""On est sur de la détention d'explosifs, de dispositifs relativement dangereux.
Le contenu de son téléphone portable, ses messages, ses vidéos, démontrent qu'il y avait une volonté manifestement d'affronter et de blesser des forces de police".
Finalement, ce jeudi 3 janvier 2019 en fin de journée, le Parquet a indiqué à notre journaliste Dominique Duforest qu'il a décidé de faire appel de ce jugement qu'il estime trop clément face à la gravité des faits.
Désormais du côté des juges, la tolérance zéro est clairement affichée à l'encontre de ceux qui, à l'occasion des manifestations, commettent des dégradations ainsi qu'à ceux qui sont violents envers les forces de l'ordre.