En France, les départements, en charge de la protection de l’enfance, sont responsables de l’accueil et l’accompagnement des jeunes migrants. En Meurthe-et-Moselle, il existe le dispositif "famille solidaire" . A voir mercredi 10 novembre dans "Enquêtes de Régions" sur France 3 Grand Est.
En France, les Départements, en charge de la protection de l’enfance, sont responsables de l’accueil et l’accompagnement des jeunes migrants sans attache sur le territoire national. En Meurthe-et-Moselle, il existe un dispositif pour que ces enfants, adolescents et jeunes majeurs soient accueillis dans des familles volontaires. L’objectif est de leur permettre de faire l’apprentissage des règles, des droits et des devoirs de la société dans un cadre familial sécurisant. Partager la vie d’une famille pour mieux s’intégrer et adopter les valeurs.
Famille solidaire
Sur son site, le conseil départemental de Meurthe-et-Moselle explique : "Être famille solidaire, c’est accueillir de façon permanente ou de temps en temps, pour une période plus ou moins longue, un jeune en provenance d’un pays étranger et se trouvant sans représentant légal sur le sol français. Le Département accompagne le jeune et s’engage à vos côtés en vous apportant soutien et conseils. Un professionnel sera à votre écoute et pourra intervenir à votre demande. Une participation aux frais d’entretien vous sera également versée."
À la rencontre d'une famille
Nous sommes allés à la rencontre d’une de ces familles solidaires dans l’agglomération nancéienne pour l'émission Enquêtes de région. Frédérique et Johan nous expliquent : "Nous avons franchi le pas quand nous avons vu cet enfant de trois ans Aylan, dont le corps sans vie avait été retrouvé sur une plage turque le 2 septembre 2015."
c’est exactement comme nos enfants
Depuis deux ans, la famille partage son quotidien avec deux jeunes gens. L’un est originaire du Congo et l’autre de Guinée. Tous les deux ont eu leur bac à Nancy avec mention. Djanny est passionné de foot et Mamadou lui adore cuisiner avec Frédérique. "Nous avons quatre enfants. Deux grands qui ont quitté le nid familial. Actuellement à la maison, on a toujours quatre enfants. Ce sont les mêmes interactions qu’avec la fratrie habituelle" nous explique Frédérique. "Ce qu’il y a d’extraordinaire, c’est qu’il n'y a rien d’extraordinaire. Quand on les connaît personnellement, là, on vit avec eux, c’est exactement comme nos enfants, les mêmes problèmes d’ados : faire des choix d’orientation, parcours sup, etc. Le soir, il ne faut pas se coucher trop tard et ce serait bien qu’on mange ensemble. Oui, mais il y a foot... On a les mêmes discussions et les mêmes débats. Au lieu de voir une "horde de sauvages" sous les ponts, on voit des êtres humains qui partagent exactement les mêmes réalités que nous" ajoute Johan.
Ce qu’ils nous apportent est largement supérieur à tout ce que l'on imaginait.
Et Frédérique d'ajouter : "C’est un partage qui est fort. Ils font partie de la famille. Ce qu’ils nous apportent est largement supérieur à tout ce que l'on imaginait. On pensait devoir faire des concessions, mais la réalité, c’est que c’est facile, fluide. Le plus dur, c’est de franchir le pas. C’est une relation forte. Qui restera jusqu’au bout. C’est chouette." Les enfants du couple, eux aussi, sont parfaitement en accord avec cette famille solidaire et élargie. L’un d’eux nous confie : "Quand on se croise dans la maison, on discute, parfois, on va faire du foot ensemble ou du vélo. Ils sont cools."