Les débats se sont concentrés mardi sur les relations complexes unissant Sylvie Leclerc et son compagnon, qu'elle a tué d'un coup de fusil en 2012, au deuxième jour du procès de la quinquagénaire devant les assises de Nancy.
"Jamais je n'aurais pu imaginer Sylvie tirer sur mon frère. Quant à Gérard, tuer Sylvie? Jamais ! Il l'aimait trop !" s'est exclamée devant la cour l'une des soeurs de la victime, partie civile dans le procès, mardi 22 mars 2016 devant la cour d'assises de la Meurthe-et-Moselle à Nancy.
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Présentée par ses avocates comme ayant des similitudes avec Jacqueline Sauvage, cette femme condamnée à Blois pour le meurtre de son mari violent, Sylvie Leclerc a dressé un tout autre tableau de son amour.
Cet éboueur de 58 ans dont elle a partagé la vie durant 35 ans était selon elle un être "jaloux" et "colérique", qui l'insultait et la forçait à des rapports sexuels douloureux.
La cour s'est notamment penchée sur une rupture intervenue entre Sylvie Leclerc et Gérard Schahan, entre novembre 2010 et mai 2011, lorsque l'accusée avait rejoint un jeune Tunisien rencontré au cours de vacances au Maroc. Selon l'entourage de Gérard, ce dernier avait beaucoup souffert de cette séparation.
Après avoir réalisé que le jeune Tunisien s'intéressait à son argent, Sylvie Leclerc était retournée vivre en Lorraine avec Gérard, avec qui elle avait une fille.
Mme Leclerc a expliqué que son compagnon était vite redevenu agressif après une courte période d'accalmie : il la traitait de "p...", lui lançait des insultes racistes, lui reprochait sans cesse son escapade tunisienne.
Il lui imposait des rapports sexuels:
"Cela durait entre quatre et cinq heures, presque tous les jours, sauf les lundis et les jeudis", a-t-elle expliqué à la barre.
Un soir de mai 2012, Mme Leclerc avait fini par le tuer d'une balle de fusil tirée à bout portant dans le thorax, tandis qu'il dormait dans le lit conjugal de leur appartement en banlieue de Nancy.
La soeur de Gérard Schahan a dit découvrir à l'audience ce que subissait sa belle-soeur.
"Pour moi, c'était un couple amoureux et heureux, je n'ai jamais vu Gérard être violent avec Sylvie devant moi. Si Sylvie m'avait parlé, alors j'aurais pu les aider", a-t-elle regretté.
Le verdict est attendu jeudi.