Ce dimanche 25 février, se clôture les cinq jours de festivités, de spectacles, de représentations et d’expositions à Nancy, capitale mondiale 2024 de la commedia dell’arte.
Naples, Sydney, Hong Kong ou encore Barcelone… Nancy est devenue à son tour capitale mondiale de la commedia dell’arte pour l’année 2024. De 21 au 25 février, 75 représentations dispensées par 26 compagnies de toute l’Europe ont lieu dans les 19 communes de l’agglomération nancéienne.
Des artistes mondialement connus
La place Stanislas à Nancy ne désemplit pas depuis ce samedi 24 février. Ce sont les deux dernières journées de l’évènement. Pendant qu’un spectacle se joue en plein air, au pied de la statue de Stanislas à l’intérieur de l’hôtel de ville, l’exposition de masque de théâtre de la Renaissance attire des centaines de visiteurs. À côté, des artistes peintres dressent des portraits aux traits d’époque. Et à l’étage dans la somptueuse salle de réception, Nelly Quette, experte en danses anciennes, venue de Paris propose au public de découvrir des danses nobles ou populaires d’un autre temps.
"Ce sont des grandes danses de rituel, les plus anciennes. Elles se jouent en cercle. Il représente la terre ronde et plate et vous le danseur, vous êtes le soleil qui tourne autour de la terre. J’ai réalisé beaucoup d’enquêtes en France et en Italie pour percer la signification des danses populaires", explique cette spécialiste autodidacte qui travaille avec les élèves de Carlo Boso, le plus grand expert dans le monde de la Commedia dell’arte.
Pour son cours, Nelly attendait une vingtaine de braves, mais le salon est tellement rempli qu’il devient presque difficile de faire quelques pas de danse. La raison de cet engouement, elle la traduit en toute simplicité.
"La Commedia dell’arte représente des vérités primordiales. On a beau être des gens civilisés, nous pouvons être tristes, jaloux, se sentir abandonné ou en colère. Cet art représente toutes les émotions primaires qui sont encore en nous", ajoute la professeure.
Dimanche en spectacles
Ce dimanche 25 février, une grande soirée de clôture aura lieu à 20h30 à l’espace Jean Jaurès à Tomblaine. Mais avant, des spectacles sont prévus tout au long de la journée. Celui d’Elena Serra, est créé spécialement pour l’évènement à Nancy.
"C’est un spectacle visuel crée pour les journées mondiales de la commedia dell’arte à Nancy. Ce sont des saynètes de mime de personnages, il s’appelle Mime moi la comédie. Il y aura trois représentations de 20 minutes ce dimanche à 14h,15h30, 17 heures dans les salons de l’Hôtel-de-Ville à Nancy", précise l’artiste qui est maître mime.
Vu l’afflux important du public, ces trois représentations gratuites seront peut-être insuffisantes. Un tel enthousiasme ravit la metteure en scène d’origine italienne.
"On a besoin de se réunir. Le théâtre populaire c’est le théâtre de l’être humain. Il fait tomber les barrières de la justice, fait triompher l’amour et l’amitié. C’est un message très important dans le contexte qu’on a actuellement", ajoute Elena Serra.
Carton plein pour les organisateurs
À l’origine de la candidature de Nancy pour cet évènement, le maire de Tomblaine, Hervé Ferron, un passionné de théâtre.
"On ne pensait pas avoir un retour public aussi important. Les spectacles joués dans les villes de l’agglomération refusent du monde. Ils ont eu 15 minutes de rappels hier. Des milliers de personnes sont attirées place Stanislas. Le plus important c’est que maintenant on va ouvrir l’envie aux jeunes de faire du théâtre. Il y a des tas de gens qui ont découvert qu’ils aimaient la comédie dell’arte", se réjouit le maire socialiste.
Le titre capitale mondiale de la commedia dell’arte est un évènement unique qui ne se répète pas d’une année à une autre. En 2025, une autre ville dans le monde va accueillir ces journées. Un art à l’origine de toutes formes de théâtre moderne.