Coronavirus. Ma vie de télétravailliste. Episode I. "Et l'ordi, je le branche où?"

Tribulations d'un journaliste échoué à son domicile. "Ce qui ne peut être évité, il faut l'embrasser", disait Shakespeare. Alors j'embrasse ce qui m'arrive. Je travaille dans mon salon.
Mardi 17 mars 2020. Jour 1 du confinement en plein Covid-19.

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Lundi 16 mars 2020, l'annonce du confinement généralisé se fait pressante.
Le coronavirus progresse. Pour anticiper et pouvoir continuer à bosser (en tout cas, c'est comme ça que j'ai présenté les choses au chef), je commence à débarrasser mon poste de travail, au milieu de l'open space de la rédaction de France 3 Lorraine.
Une fois le responsable informatique passé pour installer les logiciels qui m'assureront une connexion sécurisée, je m'attaque à débrancher l'ordinateur, en prenant garde de ne pas oublier le moindre câble. Ce serait dommage d'en louper un seul et de mettre en péril ma survie professionnelle

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Me voilà parti pour plusieurs allers-retours entre mon bureau et ma voiture, passant devant l'agent de sécurité qui se demande à quel moment je vais arrêter de voler du matériel à la boîte. Je me retiens quand même d'embarquer le siège de bureau.

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Croyant déceler en moi la même panique frénétique d'un consommateur compulsif lâché dans une supérette, l'agent me suggère une parodie du film Rambo.Après des adieux émouvants en salle de rédaction ("C'est ça, casse toi!"), je monte dans ma voiture avec un sentiment étrange. Direction la maison.
Même sketch en arrivant sur le parking de la résidence. Je sors un à un les morceaux de mon ordinateur et les stocke dans mon entrée le temps de faire les 18 allers-retours nécessaires.

Mais bord*l, elle est où la multiprise?

C'est décidé. Mon espace de travail sera collé au meuble TV.
Avec un câble éthernet de 3 mètres, je ne peux pas aller beaucoup plus loin de ma box internet. La table de la salle à manger devient mon bureau temporaire. Le salon de jardin quitte la terrasse pour le séjour, et devient la table pour les repas.
Je commence les branchements. Mais avant tout, gestes barrières obligent, je nettoie mon matériel.

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Tout se passe à merveille jusqu'au moment de tout brancher sur le secteur. Deux écrans et une unité centrale, il n'y a pas assez de place sur la multiprise de la télé. Au terme d'une quête épique visant à trouver la multiprise que je suis sûr d'avoir rangé quelque part, je me résous à débrancher la Super Nintendo pour laisser la place à un écran d'ordinateur. Je prends quand même une heure pour faire le deuil de ma console et lance une partie du jeu Les Schtroumpfs, un classique de 1994, que le Joueur du Grenier s'est amusé à tester il y a quelques années.
©Michaël Martin. France Télévisions
 

Les cloches de l'église sonnent. Avec tout ça, il est déjà midi. Le confinement commence. Ma pause-repas aussi. Le chef de l'édition web du jour est plutôt ponctuel. "Il est midi. Petit point de situation", envoie-t-il sur la messagerie WhatsApp, l'outil que l'on a privilégié à France 3 Lorraine pour travailler à distance. Je reprends le boulot après quelques nems.

13h30. Enfin prêt

Voici enfin le moment de commencer à télétravailler. J'appuie sur le bouton On de l'ordinateur. Suspense... Il s'allume sans souci. Avant que je n'aille plus loin, Clovis (c'est mon chat) s'assure que tout est en ordre.
Je salue ma conjointe qui part travailler. Elle va s'installer 10 mètres plus loin, à l'autre bout de l'appartement, à son bureau déjà existant. Elle est prof d'histoire-géo en collège. Espérons que l'espace numérique de travail soit davantage performant qu'hier.Je m'attaque à mon sujet du jour: la dégringolade du vote d'extrême-droite en Lorraine. Après avoir traité les données en amont sur Excel, je procède à la rédaction de l'article, aidé par Etienne Criqui, doyen honoraire de la faculté de droit de Nancy, joint par téléphone.

Mon travail du jour

Le travail de mes collègues du web

A demain !

Il ne me reste plus qu'à rentrer chez moi. J'éteins l'ordinateur jusqu'à demain, je traverse le séjour et m'affale dans le canapé. L'abîme de l'ennui me guette. Je vous laisse, je dois aller repasser mes lacets. Bonsoir.
 
A propos de l'auteur
Je suis journaliste à France 3 Lorraine, basé à Nancy. Quand je n'ai pas de caméra ou de micro dans les mains, je joue au snooker. Si vous ne savez pas ce qu'est le snooker, je ne peux plus rien pour vous. 
Essaie d'être féministe et écolo.
Twitter: @michaelmartinf3
Instagram: @michaelmartinf3
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