Tribulations d'un journaliste échoué à son domicile. "Ce qui ne peut être évité, il faut l'embrasser", disait Shakespeare. Alors j'embrasse ce qui m'arrive. Je travaille dans mon salon.
Mercredi 18 mars 2020. Jour 2 du confinement en plein Covid-19.
Aujourd'hui, j'ai eu le temps de m'organiser un peu. Je suis en RTT. J'avais posé un jour pour profiter de la maison et d'une partie de ma famille qui devait débarquer pour aller voir Alain Souchon au Zénith. Résultat: je suis quand même en RTT et en plus, je bosse. Cette chronique sera d'ailleurs une belle preuve de mon travail du jour et je vous invite à aller saturer la messagerie facebook de France 3 Lorraine pour obliger mon rédacteur en chef à me payer pour aujourd'hui.
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Du ruban adhésif chinois
Au milieu de ma journée tumultueuse, je réussis quand même à trouver le temps d'améliorer mon espace de travail, qui se trouve de moins en moins improvisé. Déjà, je me suis attaqué à cacher la rallonge qui vient de l'autre bout du séjour et qui me permet de brancher la multiprise de l'ordinateur. Je vous laisse imaginer le chantier dans l'appartement, parce que je n'ai rien d'autre sous la main qu'un [petit] câble de 10 mètres, qui sert normalement à brancher la tondeuse électrique pour les quelques mètres carrés d'herbe du jardin.Car non, je n'ai pas tout branché sur la multiprise de la TV, ce n'est pas bien de brancher les multiprises en cascades, contrairement à ce que peut dire Usul dans son émission YouTube: 3615 Usul.
Je ferme cette parenthèse et reviens donc au sujet principal de cette chronique: un câble de 10 mètres qui traine au milieu de mon salon depuis plus de 24 heures. Nous sommes 3 pour régler ce problème: moi, mon esprit pratique et mon incontestable talent de bricoleur du dimanche.
Après une étude avancée du terrain, le câble passera derrière le mini-bar (ne vous inquiétez pas pour moi, j'ai du stock, et je peux même me laver les mains au schnaps si je n'ai plus de gel hydroalcoolique, mais toujours avec modération) et sous la porte-fenêtre, le long des murs.
Et pour que ça fasse bien propre, je fixe la rallonge au sol à l'aide de ruban adhésif (je n'ai pas le droit de dire Scotch® sans faire de publicité pour la dite marque). Et je dois dire que je suis plutôt fier de moi.
Bref, j'utilise du ruban adhésif chinois en plein confinement. Je n'ai rien de plus drôle à dire.
Je ne suis plus un bambi!
Cette journée off est aussi l'occasion de garder le contact avec mes proches, par téléphone, message, ou via un jeu vidéo en réseau. Hier, les serveurs de Nintendo étaient en panne. Impossible de jouer en ligne avec la Switch, la dernière console de Nintendo. Si vous avez bien suivi le 1er épisode d'hier, la Super Nintendo est momentanément indisponible, mes options se réduisent.Aujourd'hui donc, retour à la normale. Avec mon père, confiné lui aussi, nous jouons au célèbre jeu Fortnite. Quelques parties. Ce sera mon point jeu vidéo du jour.
Pour tous ceux qui auraient commencé leur confinement en juillet 2017 et qui ne connaîtraient pas ce jeu, petit rappel d'usage.
Fortnite est un phénomène mondial, un jeu créé par le studio américain Epic Games, et qui revendique plus de 250 millions de joueurs à travers le monde.
Le principe: votre personnage est parachuté sur une île avec 99 autres joueurs. L'espace se réduit de plus en plus et vous devez être le dernier survivant.
Pour tout connaître de Fortnite, et puisque je sais que vous avez du temps en ce moment (si, si, je sais), prenez 53 minutes environ pour aller regarder le documentaire de la chaîne GameSpectrum intitulé "Comment Fortnite a conquis ses joueurs". C'est très complet et bien foutu.
Manette en main, je suis loin d'être un cador, mais je ne suis plus un débutant, mignonnement appelé bambi dans Fortnite. Lucie Ronfaut, du service Pixels du Monde, définit le bambi comme "un individu pataud, notamment dans le contexte d’un jeu vidéo, où il sera vite repéré par les autres joueurs comme un débutant". On est tous un bambi à un moment donné. L'article consacré à cette espèce discriminée de joueurs explique aussi que cette nouvelle insulte est devenue très populaire chez les adolescents, même dans la vraie vie.
Mon travail du jour
Euh, à part cette chronique ?Le travail de mes collègues du web
A demain !
Il ne me reste plus qu'à rentrer chez moi. J'éteins l'ordinateur jusqu'à demain, je traverse le séjour et m'affale dans le canapé. L'abîme de l'ennui me guette. Je vous laisse, je dois aller coiffer des poneys. Bonsoir.A propos de l'auteur
Je suis journaliste à France 3 Lorraine, basé à Nancy. Quand je n'ai pas de caméra ou de micro dans les mains, je joue au snooker. Si vous ne savez pas ce qu'est le snooker, je ne peux plus rien pour vous.Essaie d'être féministe et écolo.
Twitter: @michaelmartinf3
Instagram: @michaelmartinf3