La troisième vague de l’épidémie arrivera-t-elle juste après les fêtes ? Où plutôt la deuxième vague va-t-elle repartir à la hausse? C’est un des scénarios envisagés par des modélisations réalisées par le CHRU de Nancy en partenariat avec la Fédération Hospitalière de France.
Troisième vague en janvier ou deuxième vague avec "deux vaguelettes successives" qui s’enchaînent, le monde médical est en tout cas inquiet sur la situation dans les hôpitaux. Une étude réalisée par le CHRU de Nancy et la Fédération Hospitalière de France a été rendue publique dimanche 20 décembre 2020 par le Journal du Dimanche. Des modélisations qui s’étaient déjà révélées justes pour les pics de mars et novembre et prévoient un nouveau pic d’hospitalisations en réanimation pour le 7 janvier.
Plusieurs scénarios ont été envisagés avec différents niveaux de propagation du virus. Même dans les plus optimistes, les urgences et les services de réanimation seraient sous tension.
"Le chiffre principal c’est le R0, combien un patient va contaminer d’autres patients. Et on voit que malheureusement il est repassé au-dessus de 1. Dès qu’il repasse au-dessus de 1, l’épidémie ré-augmente. Plus il est élevé, plus elle augmente vite", explique le professeur Christian Rabaud, infectiologue et Président de la Commission Médicale d'Etablissement du CHRU.
Depuis deux semaines, les courbes remontent. Sur la période du 9 au 15 décembre pour la Région Grand Est, le taux d’incidence (nombre de nouveaux cas rapporté à la population) est de 202,8 pour 100 000 habitants (en France, il est de 127,2). Ce sont les Vosges et la Meuse les départements qui affichent le chiffre le plus élevé avec des taux de 304,6 et 296,7. Nancy est la grande ville la plus touchée.
Des soignants épuisés
Une hausse qui intervient dans un contexte de congés, d’absence des étudiants en médecine et surtout après une année très éprouvante pour les soignants.
Beaucoup de médecins estiment que des mesures plus strictes auraient déjà dû être prises pour enrayer les choses.
Christian Rabaud explique : "vers le 4 janvier on peut penser que 500 lits de réanimation en plus seront occupés en France. On est à 2800 environ actuellement. Si on prend des mesures le 7 janvier, elles ne seront efficaces que le 22. Entre le 7 et le 22, ça continue à monter et plus vite qu’entre maintenant et le 7. On peut ainsi arriver à 5000 lits occupés le 22 ce qui est une pression très forte pour les hôpitaux."
Dans le Grand Est, il pourrait être envisagé d’envoyer des patients dans d’autres régions comme c’était le cas pendant la première vague.
Dans ce contexte, il est plus que jamais recommandé d’être prudents pendant les fêtes.
#COVIDー19 À l’approche des fêtes de fin d’année, le respect des #gestesbarrieres est essentiel pour profiter de nos proches sans les mettre en danger #prevention @MinSoliSante https://t.co/DoXKXE0Z9J pic.twitter.com/v3CNPCtks7
— CHRU de Nancy (@CHRU_de_Nancy) December 21, 2020
A Nancy, dépistages dans les centres commerciaux et bus itinérant
Dans la Métropole du Grand Nancy, la campagne de dépistage massif a débuté. Plusieurs sites ont été ouverts pour permettre aux habitants d’effectuer un test COVID avant Noël. En plus des laboratoires, deux sites vous accueillent aux hôpitaux de Brabois (adultes et enfants). Un site de prélèvement a aussi été installé à l’Hôtel de ville de Nancy pour les 21, 22 et 23 décembre. Il sera reconduit du 28 au 30.
Un bus de dépistage affrété par Keolis sillonne la Métropole pour effectuer des tests PCR (gratuits, sans rendez-vous et sans ordonnance).
Et pendant que vous faites les courses de Noël, vous pouvez aussi vous faire tester dans la cafétéria du centre commercial Cora Houdemont et devant les caisses d’Auchan Laxou.
Pour trouver un centre de dépistage dans la Métropole du Grand Nancy, cliquez ici.
Lien vers la carte interactive de tous les sites de dépistage dans le Grand Est.
Jérôme a été un de ceux qui ont testé les tests au centre commercial, en famille. Il explique: "je l'envisage plus comme un instantané. Au cas où l'un de nous trois serait positif, on reporte les repas prévus. Déjà qu'ils sont organisés de façon drastique avec moins de personnes...Mais ce n'est pas une assurance. On essaie de faire attention depuis un moment déjà".
Car les organisateurs le rappellent. Un test négatif ne doit pas inciter non plus à relâcher la vigilance.