Mercredi 12 avril, les députés ont rejeté en commission des Affaires sociales la réintégration des personnels soignants non vaccinés contre le Covid-19. Une infirmière du CHRU de Nancy suspendue depuis 18 mois témoigne de sa colère et de ses difficultés.
Les parlementaires ont rejeté mercredi 12 avril 2023 en commission des Affaires sociales la réintégration des personnels soignants non vaccinés dans les établissements hospitaliers. Cathy fait partie des agents qui ont fait le choix de la non vaccination. Infirmière au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy (Meurthe-et-Moselle), suspendue depuis 18 mois, elle témoigne de ses attentes et de ses difficultés mais assume totalement son choix : " c'est sûr que moi, j'ai perdu financièrement et matériellement, ça c'est indéniable. Mais j'ai une famille et un conjoint qui me soutiennent. C'est ça qui me permet de tenir dans ma décision."
Cathy veut que l'obligation vaccinale soit purement et simplement abrogée comme l'a proposé le député Jean-Victor Castor, et non suspendue comme le souhaite le Gouvernement via un décret : "J'aimerais que ce gouvernement prenne une décision et qu'on sorte en fait de cette situation. On ne va pas pouvoir nous maintenir suspendu avec interdiction d'exercer ad vitam aeternam ! "
Après y avoir exercé pendant 17 ans, elle envisage difficilement un retour au CHRU de Nancy. Aujourd'hui, elle demande la fin de sa suspension et que le Gouvernement assume la décision qu'il a prise en 2021. Cela lui permettrait de sortir du statut quo et d'envisager la suite de sa carrière professionnelle et éventuellement une reconversion.
Ce que je veux aussi, c'est la reconnaissance du traumatisme que l'on nous a infligé pendant ces 18 mois de suspension
Cathy, infirmière du CHRU de Nancy, non vaccinée et suspendue
Aujourd'hui l'obligation vaccinale est une hérésie
Maître Nancy Risacher qui défend Cathy, estime que le rejet de l'abrogation de l'obligation vaccinale par la commission des affaires sociales relève plus d'une posture de fierté mal placée que du bon sens : " la vaccination est une obligation arbitraire et pas du tout sanitaire (...) Le Gouvernement, le ministre de la santé veulent sortir la tête haute. Ils ne veulent pas reconnaître qu' aujourd'hui, l'obligation vaccinale est une hérésie ! "
Jean-Victor Castor, député de la Guyane, à l'origine de la proposition d'abrogation de l'obligation vaccinale, remettra le texte et la question de l'abrogation à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale le 4 mai prochain.