Le confinement n’a pas bouleversé le quotidien des agriculteurs. Ainsi, à Vigneulles près de Nancy, l'exploitation de Jean-Luc Bastien continue son activité malgré le Covid-19. "On a pas le choix car c'est notre devoir de continuer notre activité de ferme d'élevage".
Ils ont l’impression de vivre comme d’habitude malgré le confinement. Les agriculteurs sont toujours au "boulot" en dépit du virus.
Samedi 31 octobre 2020, dehors, malgré l'automne c’est avec un soleil de printemps que Olivier Simonin, 56 ans, agriculteur à Vigneulles, près de Nancy, nous accueille très tôt.
Levé à l’aube, son attestation en poche il monte dans son pickup. Ils sont une dizaine à travailler sur l'exploitation.
"Pour nous, il n'y a pas de confinement. Toujours au travail le matin à partir de six heures jusqu'au soir", dit Olivier.
"Il faut continuer à s'occuper des bêtes, nourrir les bêtes, les brebis, les vaches, donner à boire aux petits veaux. Enfin le boulot qu'on fait tous les jours".
On travaille tout le temps
Les agriculteurs sont plus que jamais sur le front. Et ils le restent. La "grande armée de l'agriculture française", selon l'expression de Didier Guillaume, le ministre de l'agriculture du premier confinement. "Elle s'est mobilisée pour continuer à produire les aliments nécessaires". Malgré l’épidémie et même si le virus les inquiète.
"Et puis on a déjà eu la sécheresse, ajoute Olivier Simonin. Avec la météo on ne décide de rien. Alors on s’adapte".
Pour Olivier, hors de question de baisser les bras. Avec lui, son fils Pierre, 24 ans. "Bien sûr que nous sommes concernés. Aujourd'hui c'est comme au mois de mars", raconte Pierre. "On fait quand même tout le temps nos gestes barrières".
Coronavirus et agriculture
Et pour travailler dans les champs en toute sécurité, il a fallu équiper tout le monde. "Non ce n'est pas plus difficile. De toute façon ça change rien pour nous, mais ça nous inquiète", dit Pierre Simonin. "Dans le village, nos voisins ils ont "chopés le corona". Alors oui on a peur de l'attraper", ajoute son père Olivier.On ne peut pas être malade sinon qui va nourrir nos bêtes ?
Cependant, ici à Vigneulles, 250 habitants, tout le monde s'inquiète des répercussions du confinement. "C'est compliqué car si on est malade on ne peut plus nourrir nos bêtes", explique Pierre Jusnel, agriculteur et associé de l'exploitation. "Comment on fait si on ne peut plus respirer?", ajoute Olivier. "Ce qui est gênant c'est qu'on voit moins de monde quand même car les gens ont peur".
On a pas le choix !
#confinement
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) October 30, 2020
Les marchés de plein vent restent ouverts, la vente directe est permise!☀️
C'est une victoire de @ConfPaysanne autour d'un projet agricole et alimentaire relocalisé et reconnecté
Faites vos courses à l'air libre, soutenez les producteurs locaux!#PasUnPaysanDeMoins pic.twitter.com/Cfv69w7oB1
Même si il faut être présent tout le temps sur l'exploitation, tous les agriculteurs disposent de dérogations pour pouvoir se déplacer pendant le confinement. Au printemps dernier, la pénurie de saisonniers avait paralysé l’agriculture européenne.
L'édition 2021 du salon de l'Agriculture, qui devait se tenir à Paris du 27 février au 7 mars 2021, est annulée, à cause du Covid-19.