Départementales 2021 en Meurthe-et-Moselle : pourquoi la droite n’y arrive (toujours) pas

Elle rêvait de faire basculer le département dans son camp. Mais la droite meurthe-et-mosellane bute toujours sur la dernière marche pour reconquérir le territoire, à gauche depuis 1998. Sa marge de manœuvre est même plus étroite qu’en 2015.

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"Nous avons clairement identifié les secteurs que nous voulons gagner et c’est là que nous allons concentrer nos efforts" explique ce lundi 21 juin Luc Binsinger (UCD). Sans surprise, le maire de Saint-Nicolas-de-Port cible les cantons de Meine au Saintois, Nancy 1, Longwy et… Laxou où le maire Laurent Garcia (UCD) défie la présidente socialiste sortante, Valérie Beausert-Leck. Avec seulement une centaine de voix de retard, le député peut encore espérer l’emporter et faire chuter sa rivale : une victoire à la Pyrrhus qui serait probablement insuffisante pour pencher à droite toute.

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L’Union du Centre et de la Droite n’arrive en tête que dans six cantons sur les vingt-trois. Pire, le Rassemblement National a poussé dehors les candidats de droite dans sept cantons. La gauche peut l’emporter dans plusieurs cantons que la droite détient aujourd’hui comme Pont-à-Mousson ou Saint-Max, en plus d’un Grand Chelem à Nancy, terre radicale qui connaît une forte poussée à gauche depuis quelques années.

Combatif au bout du fil, l’opposant numéro 1 de la gauche cultive un déni difficile à masquer. La droite est condamnée à un quasi exploit pour espérer l’emporter : il lui faudrait non seulement prendre les cantons convoités, mais aussi quatre autres et "on voit difficilement lesquels… Luc Binsinger apparait très fragilisé dans son camp" estime un bon connaisseur de la vie politique du département. Ce dernier refuse de s’avouer vaincu : "il n’y a pas de triangulaires, contrairement aux élections précédentes, là où nous sommes au second tour, ça sera un duel classique où nous avons toutes nos chances".

Faiblesses

Le premier signe de faiblesse est venu dès le dépôt des candidatures pour l’Union du centre et de la droite qui n’a pas pu présenter de candidats dans le canton de Briey. Sans François Dietsch, le maire de la ville, et avec l’impossibilité de trouver une femme candidate "on a refusé de parachuter quelqu’un" se justifie le leader de la droite départementale. Honorable, mais incompréhensible pour l’électorat qui n’a eu le choix qu’entre la gauche et l’extrême-droite.

"Je connais ma carte électorale comme un sénateur" plaisante Luc Binsinger au téléphone. Mais il n’est pas sénateur… et n’a donc sans doute pas l’influence et le réseau nécessaires pour s’imposer dans un département où le poids-lourd politique socialiste, Mathieu Klein, a pourtant passé la main l’année dernière en prenant la mairie de Nancy.

Le département dans la Lorraine

Dans l’équilibre régional, le maire de Saint-Nicolas-de-Port ne peut pas rivaliser avec son homologue mosellan, Patrick Weiten. Le Président du Conseil départemental 57 profite à fond d’une Lorraine aspirée économiquement vers le Nord et le Luxembourg. L’axe de développement de la région est identifié sur l’axe Metz-Thionville. La Meurthe-et-Moselle, même si elle "profite" du Grand-Duché dans ses cantons frontaliers du Pays-Haut, créé nettement moins d’emplois que son puissant voisin mosellan. "C’est l’un des axes que nous souhaitons mettre en avant, même s’il ne figure pas dans les compétences premières du département : mettre l’effort sur l’économie, mais aussi sur la sécurité et le tourisme" motive Luc Binsinger.

"Depuis la défaite de Jacques Baudot en 1998, la droite se cherche un champion dans le département, mais elle ne l’a visiblement toujours pas trouvé" remarque un élu lorrain bien ancré à droite.

L’ex MoDem et désormais Républicain paie également le bon bilan de son opposante. Valérie Beausert-Leck l’a taclé habilement lors du débat sur notre antenne en lui rappelant que "son groupe a voté 90% des propositions de la majorité de gauche au Conseil départemental".

Comment s’opposer en approuvant les projets de ses adversaires ? Ce grand écart, Luc Binsinger devra le justifier sur le terrain cette semaine, faute de quoi, il pourrait amener la droite à faire moins bien qu’en 2015, ce qui signifierait pour lui un échec cuisant.

 

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