L’artiste vosgien Clair Arthur a carte blanche pour repenser la villa Lemanska, à Baccarat. Le bâtiment, qui date du début du XXᵉ siècle, sera ouvert durant l'été pour dévoiler au public cette gigantesque œuvre éphémère.
Depuis le mois d’avril, l’artiste peintre et metteur en scène Clair Arthur (né en 1954 à Épinal dans les Vosges), quitte régulièrement son atelier de Nancy pour investir les murs de la villa Lemanska, à Baccarat (Meurthe-et-Moselle). Il a carte blanche pour exprimer son univers aux couleurs explosives, à mi-chemin entre le théâtre et la peinture, dans tous les recoins de ce bâtiment centenaire. Le nouveau visage de cette maison sera divulgué au public du 15 août au 22 septembre 2024.
Au total, plus de 300 m² intégralement recouverts de papier kraft pour servir de toile à l’artiste qui s’empare de toutes les pièces. "Je m’inspire du collage de rue, du street art. J’ai même peint dans la cage d’escalier et dans les deux salles de bains que comporte la villa. Là, j’en suis au 2ᵉ et dernier étage de la maison. Je viens au moins deux fois par semaine depuis trois mois, il me reste environ 10 jours de travail. J’attaquerai ensuite le jardin, en y installant des totems et des voilages", détaille l’artiste.
Le nom de la villa, "Lemanska", a été imaginé par Véronique, la propriétaire de cette maison de maître datant du début du XXᵉ siècle. C’est elle qui a donné le champ libre à l’artiste pour investir les lieux en peinture et créer cette gigantesque œuvre éphémère. "Cette villa a une histoire intéressante, elle aurait été la propriété d’un colonel de cavalerie et de l'un des directeurs de la cristallerie de Baccarat", rapporte Clair Arthur.
Habitué des grands formats sur papier, Clair Arthur a déjà revisité plusieurs sites industriels. Mais c’est la toute première fois qu’il investit une villa. "C’est comme si les murs racontaient ce qu’ils avaient vu, entendu. J’ai imaginé l’histoire d’un baron au XIXᵉ siècle, inventeur des premiers sous-marins, et de sa fille, héritière de la maison qui venait y faire des fêtes. Par moments, je prends des libertés et je perds de vue l’histoire", sourit l’artiste, porté par l’âme du bâtiment.
Exit les cadres et les formats classiques, Clair Arthur aime voir les choses en grand. "Plus c’est insolite, mieux c’est. J’aime scénographier l’espace et plonger le spectateur dans un univers", insiste l’artiste vosgien. Sur ce “papier peint” unique au monde et éphémère, il dévoile un imaginaire tiré en partie de l’enfance, mais aborde aussi des thématiques plus difficiles. "J’ai imaginé des acrobates, des trapézistes, des personnes qui évoluent dans les airs mais aussi des thématiques actuelles comme le conflit israélo-palestinien", confie Clair Arthur.
Les murs de la villa Lemanska livreront leurs secrets au public du 15 août au 22 septembre 2024, tous les vendredis, samedi et dimanche de 15 heures à 19 heures (entrée libre).