Des étudiants de l'École Nationale Supérieure d'Électricité et de Mécanique (ENSEM) de Nancy en Meurthe-et-Moselle sont arrivés à la deuxième place de l’Éco-Marathon Shell, en Inde, le 12 octobre dernier avec un véhicule à hydrogène.
Ils ne sont pas peu fiers, les étudiants de l’ENSEM de Nancy. Ils sont vice-champions du monde de l’Éco marathon Shell qui se disputait le 12 octobre dernier en Inde. Ils sont arrivés une seconde après une autre équipe française, celle de Toulouse sur un véhicule électrique. La particularité des Lorrains est qu’ils concouraient avec un véhicule à hydrogène.
"Pour nous, c’est une performance inédite que nous ne pensions pas atteindre en participant à ce mondial", nous explique Léo-Paul Carré "en l'espace d'une seule journée, nous sommes passés de zéro point à 77 points, nous propulsant directement à la deuxième place sur la grille de départ."
Il faut dire que l’histoire est assez savoureuse. Initialement, le véhicule de l'ENSEM n’était pas qualifié pour la grande finale, car arrivé en quatrième aux épreuves en France. Mais, le sort en a voulu autrement puisque le désistement de l’équipe arrivée troisième leur a ouvert la porte vers la grande finale à Bangalore en Inde. Une finale très disputée où les étudiants ingénieurs ont rivalisé de technique pour gagner.
Les Nancéiens n’ont pas démérité. Bien au contraire. "Nous rapportons deux titres à notre école : celui du véhicule hydrogène le plus efficace du mondial et celui de deuxième véhicule mondial toutes catégories confondues."
Une première en 25 ans
L'Éco-Marathon est une compétition entre écoles d’ingénieurs du monde entier. L’objectif est de concevoir, construire et conduire les véhicules les plus performants, tout en étant les plus économes en énergie. C’est la première fois en 25 ans que l’équipe de l’école se qualifiait pour cette finale. Pour y parvenir, les étudiants ont travaillé d’arrache-pied. Léo-Paul nous avait raconté : "voilà huit ans que c’est le même véhicule pour l’école. La structure, faite maison, est en fibres de carbone. Elle se déforme avec le temps. Il a été bricolé avec des matériaux de récupération au départ. Après s’être qualifié pour la finale en Inde, on a redoublé d’efforts. On a changé les roulements. On a aussi changé les batteries auxiliaires. Le moteur est alimenté avec de l’hydrogène. La petite électronique est alimentée avec une batterie au lithium."
Avec l'aide de scientifiques du LEMTA
Le véhicule des élèves de l’ENSEM, l’Urban 2, est un monoplace. Il mesure trois mètres de long pour un mètre de haut. Il fonctionne à l’hydrogène, une particularité qui a ses avantages et ses inconvénients. "Nous sommes la seule équipe d’Europe qui roulait à l’hydrogène pour la finale. Nous avons prouvé qu’on avait des performances équivalentes à celles des véhicules thermiques et à celles des véhicules électriques."
Pour ce projet, les étudiants ont travaillé avec des scientifiques du LEMTA, un laboratoire de l’Université de Lorraine, qui est dans les mêmes murs de l'ENSEM. "On est en contact avec les chercheurs du LEMTA. On peut bénéficier de leur savoir et de leur expérience. L'hydrogène est dangereux. C’est important d’être accompagné par des experts. J’ai pu découvrir comment fonctionne une pile à combustible, comment la caractériser, quel est son rendement, etc. Cela permet vraiment d’appréhender cette technologie."
Voilà une performance que toute l’équipe pourra afficher sur son CV puisque le travail effectué pour cette compétition compte aussi dans leur cursus.