Étudiants et ruralité, les nouveaux visages de la précarité selon le Secours populaire

Ce jeudi 12 septembre, le Secours populaire français lance sa campagne annuelle "Pauvreté - Précarité" 2024. Les résultats du sondage Ipsos révèlent une situation alarmante. En Meurthe-et-Moselle, la précarité étudiante et rurale ne cesse d’augmenter.

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Ce jeudi 12 septembre, le Secours populaire français lance sa campagne "Pauvreté - Précarité" 2024 en publiant les résultats du sondage annuel Ipsos / Secours populaire sur la pauvreté et la précarité en France et en Europe. Pour les sondés, le seuil de pauvreté subjectif moyen est de 1396 euros par mois. À la question, "Rencontrez-vous des difficultés pour faire chacune des choses suivantes ? ", 48 % des personnes ont répondu oui pour "partir en vacances une fois par an" et 47 % pour "payer les factures d’énergie".

Philippe Gillain, président du Secours populaire de Meurthe-et-Moselle, qui fait aussi partie du bureau national, confirme : "Nous avons de plus en plus de bénéficiaires. Il y a ceux qui viennent, mais aussi ceux qui ne viennent pas chez nous et qu’il ne faut pas oublier. Nous avons aidé beaucoup de personnes à payer leurs factures d’énergie en 2023 et cette année encore. Cela est devenu un sujet majeur de difficultés pour bon nombre de nos bénéficiaires. C’est, avec l’alimentation, l’un des points pour lesquels les gens viennent chercher de l’aide pour vivre dignement là où ils logent. En général, cela correspond à du chauffage." 

Les étudiants toujours plus nombreux

Sur la Lorraine et en particulier sur Nancy, ce qui frappe Philippe Gillain, c’est la hausse constante du nombre d’étudiants qui passent la porte du Secours populaire pour devenir bénéficiaires. "La ville a beaucoup d’étudiants. Sur 13.000 personnes l’année dernière, 10 % étaient des étudiants."

Quand la ruralité devient précarité

Les personnes résidant en zone rurale sont plus souvent concernées par ces difficultés. "Un des objectifs du Secours populaire de Meurthe-et-Moselle est d’aller au-devant des personnes en difficulté. Deux "solidaribus" sillonnent le département depuis près de trois ans. Celui qui va dans le nord du département, Longwy, Jœuf, Jarny, etc., sert essentiellement pour de la distribution alimentaire. Celui qui passe dans tous les villages du sud du département a à son bord un conseiller numérique. La suppression des services de proximité en milieu rural, c’est la principale cause de mécontentement des habitants. C’est aussi une grande source de difficultés et d’inégalités. Les personnes se retrouvent isolées et exclues.

Le conseiller numérique est là pour aider dans les démarches en ligne. C’est important d’apporter de la solidarité dans les campagnes, là où les personnes sont éloignées de l’accès à cette aide." Philippe Gillain précise que fréquemment les maires de ces communes mettent aussi à disposition une salle.

La santé en question

L’accès à la santé est aussi un problème pour bon nombre de personnes interrogées. À Nancy, le Secours populaire propose un pôle santé tenu par une ancienne pharmacienne des hôpitaux de Nancy. "L’écoute est très importante", nous explique Véronique Matz, qui tient la permanence trois matinées par semaine. "Lorsque les personnes passent par le Secours populaire, si un potentiel problème de santé est détecté, elles viennent nous voir. On fait d’abord le dossier administratif, ensuite, on essaie de les orienter vers les bonnes structures.

Nous avons une interne en médecine pour les consultations en ophtalmologie. Mais nous manquons de bénévoles pour les consultations."
"On a aussi des partenaires pour tout ce qui est dentaire ou ophtalmologique, on essaie de faire de la prévention", ajoute Philippe Gillain.

Partout en Europe

En Europe, une situation similaire notamment pour l’accès aux soins, indique le Secours populaire : 
"Près de trois Européens sur dix (29%) se déclarent aujourd’hui en situation de précarité face à l’ensemble de leurs dépenses. Près d’un Européen sur trois (27%) déclare avoir faim mais sauter un repas. Plus d’un Européen sur trois (34%) a déjà renoncé à se faire soigner en raison de sa situation financière."

4,1 millions de personnes ont été soutenues en 2023 en France, en Europe et dans le monde par le Secours populaire.

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