Plusieurs candidats à l'élection présidentielle se croisent entre Nancy et Metz à partir du 4 mars 2022 : Yannick Jadot (EELV) finalement remplacé par Julien Bayou, Valérie Pécresse (LR) et Nathalie Arthaud (LO). Comment réussir à être audible avec la guerre en Ukraine qui inquiète les français ? Les équipes de campagne des candidats nous répondent.
Yannick Jadot (EELV) devait être le premier des trois candidats à la présidentielle annoncés ce week-end, à prendre la parole. Finalement, en raison d'un changement dans son planning, il est remplacé par Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV. La réunion est maintenue ce vendredi 4 mars place Charles III à Nancy (Meurthe-et-Moselle) à 18 heures. Un meeting dans un contexte totalement chamboulé depuis le début de la guerre en Ukraine.
Pour Laurent Watrin, adjoint EELV au maire de Nancy, la parole du candidat écologiste est plus que jamais d'actualité malgré le contexte : "Yannick Jadot a été l’un des premiers à alerter sur ce qui était en train de se passer avec Poutine. Sur les propositions, les questions énergétiques sont encore plus prégnantes aujourd’hui, on le voit avec la dépendance au gaz russe. La question des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique sont donc totalement d’actualité même si la tonalité de la campagne a changé. Il y a aujourd’hui une convergence des urgences qui met en lumière les combats essentiels".
La question des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique sont donc totalement d’actualité même si la tonalité de la campagne a changé
Laurent Watrin, EELV
Pour autant, les meetings et les déplacements ont-ils encore un sens, les français inquiets seront-ils au rendez-vous ? Pour Laurent Watrin, c’est oui : "il faut rencontrer les gens, écouter ce qu’ils ont à dire. Nous faisons beaucoup de porte-à-porte, de tractage et Yannick Jadot a souhaité des meetings en plein air, c’est une autre façon de travailler, plus proche des gens".
Une campagne pour dire des vérités
Valérie Pécresse tiendra quant à elle meeting en lieu clos, au centre Foire expos de Metz-Grigy (Moselle) samedi 5 mars. Valérie Debord, vice présidente LR à la région Grand Est fait partie de l'équipe de campagne de la candidate de droite. Et pour elle, il faut s'adapter à ce nouveau contexte : "avec cette guerre c'est important d'être une force de proposition et pas une opposition stérile. Il faut faire des propositions concrètes notamment pour l'accueil des réfugiés. Nous dénonçons les postures de Zemmour et Le Pen, deux candidats qui ont toujours été pro-Poutine et qui aujourd'hui essaient de s'en défendre. On le voit avec Zemmour qui s'empêtre dans ses déclarations et qui parallèlement refuse l'accueil des réfugiés, c'est un révélateur de son inhumanité. Et je rappelle que Marine Le Pen doit de l'argent à une banque russe, ce qui montre une proximité avec le régime russe qui n'est pas de bon aloi".
Les gens répondent présents lors des meetings, ils posent des questions, ils ne sont pas détachés à cause de la guerre
Valérie Debord, LR
L'élue Les Républicains attend également que le chef de l'état rentre véritablement dans la campagne pour qu'il puisse confronter son bilan : "nous ne sommes pas en guerre le président l'a rappelé, il est temps que la campagne se déroule, que l'on puisse parler de son bilan, des engagements non tenus, des propositions économiques etc.
Sur la question des meetings Valérie Debord estime que les français sont demandeurs : "les gens répondent présents lors des meetings, ils posent des questions, ils ne sont pas détachés à cause de la guerre".
A l'extrême gauche, Nathalie Arthaud la candidate de Lutte Ouvrière sera à Metz dimanche 6 mars 2022 pour une réunion publique au Centre d'activités et de loisirs de Plantières à 15 heures. Pour Etienne Hodora, militant de Lutte Ouvrière mosellan qui soutient la candidate, ce qui se passe en Ukraine illustre parfaitement les questions qui agitent les militants de LO : "nous combattons le grand capitalisme et on a sous nos yeux un exemple flagrant de la rivalité des grandes puissances qui s’exprime avec cette guerre qui jette les peuples les uns contre les autres. On le voit avec ce qu’il se passe en Ukraine, avec le rapport du GIEC avec les profits toujours plus colossaux des grandes entreprises. Ça nous conforte dans l’idée qu’il faut qu’on change la société". Mais les discours des "petits candidats" ne risquent-t-ils pas d’être moins audibles avec ce contexte guerrier et un futur candidat chef de l’état et de l’UE qui se positionne au-dessus de la mêlée ?
Guerre ou pas il y a toujours un écart des temps de parole pour nous
Etienne Hodara, LO
"Tout dépend du temps de parole que nous aurons dans les médias. Guerre ou pas il y a toujours un écart des temps de parole pour nous. En tout cas on ne marche pas dans cette union nationale, cette guerre, c’est pas la nôtre, c’est la rivalité des grandes puissances et tout le monde va trinquer, les Ukrainiens, les Russes et nous aussi".
Avec la clôture des parrainages vendredi 4 mars, la campagne officielle va pouvoir commencer. Nul doute que la question ukrainienne tiendra une grande place dans les débats.