Un clip de hard rock entièrement chanté par l’intelligence artificielle pour dénoncer les problèmes sur la ligne TER Nancy-Metz-Luxembourg, c’est la création à succès de Matthieu, usager excédé du Metrolor. Découvrez une vidéo qui a déjà enregistré près de 7500 vues sur YouTube.
Les frontaliers usagers du TER n’en peuvent plus. La ligne Nancy-Metz-Luxembourg, ils la prennent quotidiennement. Pannes, trains supprimés, wagons bondés, face au manque de communication de la SNCF et de la Région Grand Est, Matthieu a décidé d’agir. Sur un air de heavy metal généré par l’intelligence artificielle, une voix de synthèse hurle sa colère : “Nous sommes frontaliers vaillants pionniers du jour bravant chaque matin la frontière du Luxembourg. Nous sommes les frontaliers l’espoir en étendard, pour nos familles, pour notre travail, nous avons nos raisons”.
Depuis 5 ans qu'il travaille dans l'ingénierie au Luxembourg, le Nancéien prend quasi quotidiennement le train de 6h40 direction le Grand-duché. La galère des transports, il la connaît : “Quand j’arrive dans le train, ça va encore. Mais une fois qu’on est à Metz, il n’y a plus aucunes places. Dans toutes les autres gares, ensuite, c’est bondé, on ne peut même plus rentrer dans le train, on étouffe. Il y a déjà eu plusieurs malaises, c’est pour ça qu'il faut faire quelque chose ! ".
Pour la communauté
Dans sa vidéo, il donne l’exemple d’autres situations auxquelles il doit faire face : “Arrêt brusque à Pont-à-Mousson, l’annonce tombe, un peu banale, fuite de fonte en fusion, [...], 30 minutes de perdues, dans l’attente de l’ouverture d’un signal. Dans ce train du quotidien, rien de plus normal”.
Si le trentenaire a décidé de réaliser cette vidéo, c’est avant tout pour ses homologues frontaliers : “J’aime beaucoup mon travail là-bas. Mais il y en a qui subissent bien plus de choses que moi. C’est pour eux que j’ai fait cette vidéo. Venant de Nancy, j’ai quand même le temps de me reposer jusqu'à Metz. Pour les Messins, c’est bien plus compliqué”.
Près de 7500 vues sur You Tube pour ce clip ironique, l'aspirant vidéaste ne s’attendait pas à un tel succès : “ Dans un monde idéal, j’aimerais qu’on ait des conditions de transport qui nous permettent d’effectuer un trajet d’un point A à un point B sans soucis et surtout qu’une communication soit faite entre la région Grand-Est, la SNCF et les voyageurs. Actuellement nous sommes représentés par la région mais c’est impossible de communiquer avec eux”.
Matthieu regrette aussi les promesses non-tenues : “Nous avons eu deux rames qui sont arrivées il y a quelques mois avec trois ans de retard... Elles sont composées de cinq voitures au lieu de trois actuellement. Mais, le problème c’est que ces rames n’ont pas été homologuées, donc elles n’ont jamais été utilisées et dorment à quai ! ”, s’agace-t-il.
Un "one shot" gagnant
C'est la première fois qu'il s'exerçait à l'art de la vidéo. Un “one shot” pour le créateur qui ne compte pas poursuivre dans la voie mais qui aura néanmoins valu à Matthieu de nombreuses réactions positives. “Ça a été plutôt bien accueilli. J’ai eu des retours officieusement de quelques responsables et d’employés de la SNCF qui ont apprécié la vidéo. C’est bien car ils ont compris que nous n’étions pas en guerre contre les employés de la SNCF. C’est surtout contre la façon d’organiser les transports que les gens se révoltent”, assure-t-il. Toujours avec humour, il prévient quand même : “Peut-être que nous allons demander à un DJ de venir mixer dans un train”.