Pour lutter efficacement contre les feux de forêt, les services de l’État se sont donné rendez-vous, jeudi 3 octobre, sur les rives du lac de Pierre-Percée, en Meurthe-et-Moselle, pour un exercice de détection et de gestion d’un incendie de forêt, grandeur nature. Si l’été 2024 a été pluvieux et a considérablement réduit le risque d’incendies, les années à venir seront marquées par des vagues de sécheresse et de canicule de plus en plus fréquentes.
En août 2022, les incendies dans une zone boisée de la commune du Ménil (Vosges) brûlent 60 hectares de forêt. Presque un an après, en juin 2023 et toujours dans les Vosges, un nouvel incendie fait partir en cendre près de 30 hectares de forêt.
Pour intervenir au plus vite et éviter que ce genre d'évènement ne se reproduise dans le Grand-Est, un exercice grandeur nature de détection de gestion d’un incendie de forêt s’est déroulé, ce jeudi 3 octobre 2024. Les sapeurs-pompiers de Meurthe-et-Moselle, l’Office national des forêts, le Centre régional de la propriété forestière, les gendarmes de la Communauté de Brigades Blamont et les services de la Préfecture en charge de la prévention des risques se sont donnés rendez-vous sur les rives du lac de Pierre Percée.
Des ajustements à prévoir
Le mauvais temps n’a pas empêché les services dépêchés sur place de se mettre à l'œuvre : "L'objectif était surtout de tester toutes les procédures des différents services. Nous devions mettre en œuvre nos procédures, toutes nouvelles. Le second objectif était de tester l'interconnexion de nos procédures et de faire en sorte que nous sachions travailler ensemble pour pouvoir agir lors d’un éventuel incendie", explique Christophe Noël, adjoint au directeur de l’agence territoriale ONF Meurthe-et-Moselle.
Si une majeure partie des tests semblent concluants, notamment grâce à l’utilisation d’un drone par la gendarmerie pour détecter la fumée sortant de l’incendie et l’endroit où le feu a commencé, quelques ajustements sont encore à prévoir : "Nos procédures sont plutôt bien pensées et intégrées par le personnel. Après, il y a des choses à améliorer. On va mettre l’hiver à contribution pour cela. Il y a notamment un besoin de vulgariser nos discours entre services. Quand les forestiers parlent aux pompiers, on ne se comprend pas toujours. Et puis, on va avoir besoin d’améliorer nos dispositifs d’intervention et de collaboration lors de détection", reconnaît Christophe Noël.
Bien que la saison critique soit passée, l’adjoint au directeur de l’agence territoriale de l’ONF Meurthe-et-Moselle rappelle les gestes important pour limiter les risques d'incendie : "Il faut prendre des mesures de prévention au niveau de la gestion forestière en enlevant les arbres dépérissants, les arbres morts et les branches. Il faut également améliorer notre desserte forestière, pour l’instant, les forestiers aménagent leur route pour que les camions puissent passer et qu’on puisse exploiter les bois. Il faut qu’on pense à nos collègues pompiers pour qu’ils puissent y accéder".
Une surveillance toute l'année
Des propos complétés par un agent de la gendarmerie : "C’est en saison que l’on contrôle prioritairement les massifs des départs de feu car c’est là où le risque d’incendie est le plus fort mais on fait également des surveillances des massifs toute l’année. Les règles pour éviter les incendies sont simples. Tout apport de flamme est interdit dans une forêt tout au long de l’année", prévient-il.
L’été 2024 pluvieux a considérablement réduit le risque d’incendie mais selon les scientifiques, les vagues de canicules et de sécheresses vont s’intensifier dans les années à venir. Le secteur de Pierre-Percée, le seul du département couvert de forêts de résineux, est particulièrement à risque. Il est considéré comme vulnérable au risque d’incendie de forêt en période de sécheresse et de canicule.