"Je ne peux pas faire mon deuil" clame la mère de Maxime Chéry, qui s'est suicidé sur son lieu de travail

Voilà trois ans, Maxime Chéry, employé chez Leclerc Vandœuvre (Meurthe-et-Moselle), près de Nancy, se donnait la mort sur son lieu de travail. Sa mère, soutenue par Force Ouvrière, tractait ce mercredi 11 janvier 2023 devant l'hypermarché pour dénoncer une justice trop lente

Le 11 janvier 2020, Maxime Chéry, employé à l'hypermarché Leclerc de Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), se donnait la mort par arme à feu sur son lieu de travail. En janvier 2021, François Pérain le procureur de la République de Nancy décide d'ouvrir une information judiciaire. La mère de Maxime par la voix de son avocate Sabrina Grandhaye, avait fait part de sa satisfaction : "on va peut-être pouvoir tenter d’établir la responsabilité des uns et des autres dans le suicide de Maxime."

En Janvier 2022, une juge d'instruction est saisie de l'affaire. Un an plus tard, Claire, la maman de Maxime est toujours sans nouvelle de l'état d'avancement du dossier.

Je n'en peux plus, je ne peux pas faire le deuil de mon fils

Claire, la mère de Maxime

Claire est à nouveau présente mercredi 11 janvier 2023 sur le rond-point d'accès de l'hypermarché Leclerc de Vandoeuvre. Pas découragée par les rafales de vent et la pluie, elle dénonce une justice trop lente : "il n'y a toujours rien de fait au niveau de la Justice. Je n'en peux plus, je ne peux pas faire le deuil de mon fils tant que la Justice ne se sera pas prononcée." Elle s'interroge : "est-ce le manque de moyens de la Justice ? Leclerc qui fait pression ? En tout cas, j'en ai ras-le-bol."

Une quinzaine de militants du syndicat Force Ouvrière 54 (FO,)  est venue soutenir Claire. Les paquets de tracts avec la photo du jeune trentenaire barbu et jovial sont rapidement dispatchés et distribués aux clients. Quelques automobilistes passent toutes vitres fermées mais la majorité prend le temps de s'informer. 

Il est inadmissible qu'au XXIème siècle l'on meure encore à cause de son travail

Le syndicat Force Ouvrière 54

Frédéric Nicolas, le secrétaire général de FO 54 considère que cette affaire est emblématique de la violence managériale qui sévit dans le monde de la grande distribution : "C'est ça le problème de fond, Il est inadmissible qu'au XXIème siècle l'on meure encore à son travail. Des Maxime en souffrance, il y en a partout. "

Claire, la maman de Maxime et les militants de FO promettent de revenir autant de fois qu'il le faudra, jusqu'à ce que la responsabilité de l'employeur soit reconnue et justice enfin rendue.