Voilà un an, depuis février 2022, que la petite Liya a été emmenée par sa mère à Djibouti, son pays d’origine, sans que son père ne puisse la faire revenir en France. Après le dépôt d’une plainte, le nancéien a envoyé un courrier au ministre de la Justice co-signé par deux élus du Grand Nancy ainsi qu'à l’ambassade de France. Il attend des réponses d’urgence pour retrouver son enfant.
C’est un père et un grand-père marqués que je rencontre. L’absence de la petite Liya, cinq ans, pèse sur leur vie. Celle de Gabin, le père de la fillette, d’abord : "j’ai l’impression d’être dans un cauchemar permanent, mon ex est dans une autre réalité. Pour elle, il est normal que la petite reste avec sa mère à Djibouti quitte à me priver de mes droits de père". Depuis un an, ce jeune papa garde le lien avec sa fille grâce à des appels vidéos mais le contact est compliqué, "sa maman est toujours derrière elle, elle ne peut pas me parler librement et elle me dénigre constamment devant la petite".
La vie de Laurent, le grand-père a aussi basculé : "on ne peut plus lui parler ou voir la petite, dès qu’on fait des tentatives, la mère coupe le contact. C’est très dur". Une tristesse doublée d’une inquiétude concernant le développement de l’enfant. "Lya accuse un retard de langage et de motricité, sa maîtresse l’a confirmé tout en conseillant un suivi avec un orthophoniste" nous explique Gabin.
Liya avait été emmenée par sa mère à Djibouti en février 2022 pour trois mois avec l'autorisation de son père. Elle n'en est jamais revenue... Gabin Lider a pu aller visiter sa fille neuf jours à l'été 2022.
Des démarches multiples
Le père et le grand-père de Lya mènent la bataille. Ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour alerter sur leur situation. Aujourd'hui, ils demandent une approche diplomatique de l'affaire. Dernière démarche en date, le contact avec un conseiller de l’ambassade de France à Djibouti pour une demande d’approche amiable fin février 2023 et qui n'a pas abouti à ce jour.
Le ministre de la justice nous fait un bras d’honneur en ne nous répondant pas et en ne répondant pas au courrier de Stéphane Hablot et Mathieu Klein
Laurent Lider, grand-père de Liya
Deux lettres ont également été envoyées au ministre de la justice Eric Dupond-Moretti. La dernière datée du 1er février 2023, que nous avons pu consulter, est co-signée par Mathieu Klein, maire de Nancy et Stéphane Hablot, maire de Vandœuvre-lès-Nancy.
Joint par téléphone, ce dernier affirme jouer son rôle : "le ministre doit être très occupé mais la moindre politesse serait de répondre, de transférer à ses services, il devrait réagir. Pour Monsieur Lider j'ai confiance, c'est la loi des pères".
Moins magnanime le grand-père de Liya est en colère contre le ministre : "l’ex de mon fils nous a fait un beau bras d’honneur en enlevant notre petite fille et le ministre de la justice nous fait un bras d’honneur en ne nous répondant pas et en ne répondant pas au courrier de Stéphane Hablot et Mathieu Klein. Par moment j’ai l’impression que ma petite fille n’est pas assez française, pas assez blanche. Là, t’as un papi qui ne comprend pas... on a actionné toutes les manettes, on est pas beaucoup à faire ça".
Un premier courrier avait été envoyé à Eric Dupond-Moretti par le cabinet d'avocats Weltzer &Associés le 18 novembre 2022.
Une requête en urgence a également été faite auprès du juge des affaires familiales à Nancy pour accélérer la procédure de demande de garde exclusive du père. Une plainte pour soustraction d'enfant et chantage avait été déposée le 7 octobre 2022.
Laurent Lider explique avoir reçu des appels de gens désemparés qui ne savent pas comment s'y prendre, qui n'ont pas de réseau : "on est prêts à réceptionner les gens qui sont confrontés à la même chose. Des autres cas, il y en a plus que l'on ne croit".
Le papa de Liya affirme ne pas savoir exactement où vit sa fille : "il va y avoir un retard d’amour accumulé de son père. Elle va se sentir abandonnée par moi. Ca sera très dur à rattraper. Je lui montrerai toutes les preuves accumulées, que je me suis battu pour elle mais je suis privé des plus belles années avec ma fille. Pour nous on est pas dans le monde réel, on ne voit ça que dans des films" conclut le nancéien dont la pétition a recueilli plus de 2.000 signatures.
Nous avons tenté de joindre la mère de la petite Liya sans succès. Si celle-ci souhaite répondre, elle peut joindre la rédaction à cette adresse : redactions.lorraine@francetv.fr.