Meurthe-et-Moselle : la menace d'une fermeture de classe, cinq mois après l'inauguration de nouveaux locaux à Bruley

En 2020, les élèves ont fait leur 1ère rentrée dans le regroupement pédagogique intercommunal flambant neuf de Bruley, Lagney et Pagney-derrière-Barine (Meurthe-et-Moselle). Cinq mois plus tard, l'Inspection académique menace de fermer une des huit classes, au désarroi des parents et des élus.

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A Bruley (Meurthe-et-Moselle), c'est l'incompréhension. En janvier 2021, les élus apprennent qu'une des huit classes du Regroupement pédagogique intercommunal (RPI) de Bruley, Lagney et Pagney-derrière-Barine, risque de fermer.

"C'est invraisemblable, s'émeut la maire de Bruley, Elisabeth Poirson. Les trois communes ont fait des efforts pour le bien-être des élèves, pour que l'équipe pédagogique soit réunie. Nous espérions un sursis." Le nouveau RPI a été doté d'équipements numériques comme des écrans interactifs. Les enseignantes ont profité de ce regroupement pour se lancer dans de nouveaux projets. 

Baisse légère du nombre d'élèves

 

On ne veut pas de classes surchargées.

Aurélie Laroppe, représentante des parents d'élèves

Le RPI est un regroupement des écoles des trois villages. Le projet de plus d'un million d'euros a vu le jour en 2020. 170 élèves ont fait leur première rentrée dans ces locaux flambant neufs le 1er septembre. Cinq mois plus tard, l'annonce d'une possible suppression de classe fait l'effet d'une douche froide.

"On ne comprend pas cette décision de fermer une classe, surtout dans ce contexte sanitaire, raconte Aurélie Laroppe, représentante des parents d'élèves. On ne veut pas que les classes soient surchargées."

Une des raisons invoquées par l'Inspection académique est la baisse du nombre d'élèves, déjà visible les années précédentes. Une diminution de sept élèves, prévue à la rentrée 2021, s'avère suffisante pour passer sous le seuil fixé par l'Education nationale. Le nombre d'élèves moyen par classe passerait alors de 21,2 à 23,3, un chiffre "dans la moyenne départementale", précise-t-on à l'Inspection académique.

On ne met ni les enseignants, ni les élèves, dans des conditions d'enseignement difficiles.

Philippe Luscan, inspecteur de l'Education nationale adjoint

"On ne propose pas une fermeture de classe simplement pour sept élèves, assure l'inspecteur de l'Education nationale adjoint, Philippe Luscan. D'autres indicateurs que les effectifs sont pris en compte, et il apparait que le secteur de Bruley est plutôt favorisé. On ne met ni les enseignants, ni les élèves, dans des conditions d'enseignement difficiles." L'Inspection académique explique agir selon les moyens alloués par le ministère de l'Education nationale, et entend respecter l'équité au niveau du département. Pour la rentrée 2020, 24 postes d'enseignants ont été créés en Meurthe-et-Moselle. En 2021, 4 postes seront supprimés.

Démographie en hausse

Pourtant, les trois villages sont en bonne santé démographique. Depuis 20 ans, la population augmente.

Les communes, à proximité de Toul et à 15 minutes de Nancy, sont dynamiques. "Plusieurs constructions sont prévues à Bruley, et des logements vacants vont être réhabilités", assure Elisabeth Poirson.
De plus en plus de familles s'installent. "En 2020, 21 naissances ont été recensées sur les trois communes", précise la présidente du Syndicat intercommunal scolaire, Angélique Lesserteur.

Mobilisation

Les parents et les élus se mobilisent dans les villages. Ils ont également lancé une pétition. La version en ligne recueille 501 signatures au 3 février 2021, tandis que la version papier en rassemble environ 150.

On ne se laissera pas faire !

Elisabeth Poirson, maire de Bruley

Des courriers d'alerte ont été adressés au président de la Communauté de communes Terres Touloises, Fabrice Chartreux, ou au député PS Dominique Potier.

"On ne se laissera pas faire", annonce la maire de Bruley, Elisabeth Poirson. Les négociations vont se poursuivre. "Nous voulons continuer à travailler avec l'Education nationale", précise Angélique Lesserteur. Du côté de l'Inspection académique, on se veut rassurant. "Rien n'est confirmé pour l'instant, des réunions sont encore prévues les 9 et 19 février," précise Philippe Luscan.

La crainte chez les parents est de ne jamais revoir cette huitième classe si elle ferme à la rentrée prochaine.
 

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