Nancy : 18 ans requis contre un homme accusé de coups mortels sur son bébé de 2 mois

Le parquet a requis vendredi 13 mai 18 ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un homme de 43 ans accusé devant les assises à Nancy d'avoir provoqué la mort de son bébé de deux mois, en 2013 àVandoeuvre (54), en le frappant à coups de poings parce qu'il était excédé par ses pleurs.

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Le représentant du ministère public, Alain Jomier, n'a en revanche pas réclamé de peine à l'encontre de la mère de l'enfant, poursuivie pour non- dénonciation de mauvais traitements. Bien que coupable à ses yeux, cette femme de 29 ans "purge déjà sa peine en ayant perdu son enfant", a-t-il estimé.

Le couple était connu des services sociaux pour ses problèmes de toxicomanie et le petit Noa avait dû être placé sous sevrage à sa naissance.

Le 22 septembre 2013, alors qu'il venait de changer son fils de 2 mois, Benoît Reichhart avait réveillé sa compagne en lui présentant le bébé en arrêt cardio-respiratoire, lui expliquant qu'il avait fait une chute dans la salle de bain.

La mère, Julie Schweitzer avait alors prévenu les secours qui n'avaient pu que constater le décès de l'enfant. A l'issue des auditions, M. Reichhart avait fini par reconnaître avoir asséné des coups de poing à son fils, ne supportant plus ses pleurs.

Le rôle des services médico-sociaux, qui suivaient régulièrement l'enfant, a été au coeur des débats devant la cour d'assises.

Le bébé présentait des traces rouges sur les membres plusieurs semaines avant son décès, pourtant "personne n'a pris la responsabilité de le protéger, ni les services sociaux, ni la famille", a souligné l'une des avocates de la partie civile, Me Frédérique Lemaire-Vuitton, estimant qu'il ne fallait pas banaliser la maltraitance.


"Une claque sur une couche, c'est déjà de la maltraitance", a-t-elle ajouté. Quant à la mère, "on veut lui reprocher de ne pas avoir vu ce que les services médico-sociaux auraient dû voir, alors même qu'elle n'était pas en capacité de s'occuper de son enfant", a déclaré l'une de ses avocates, Me Virginie Barbosa.

"Personne n'a été capable de réunir toutes les pièces de ce puzzle d'intervenants, dont chacune était un signal d'alarme", s'est indignée l'autre avocate de la partie civile, Me Aline Vaissier-Catarame, selon laquelle "l'accusé est certes coupable, mais il était entouré de personnes qui auraient pu éviter ce crime".

Le verdict est attendu ce vendredi 13 mai en fin de journée.
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