Un nouvel îlot de compostage partagé est inauguré ce jeudi 13 juin sur le campus d'Artem. Porté par l'association MOTE, le projet se veut à la fois écologique et social. C'est l'occasion pour nous de revenir sur une démarche de plus en plus plébiscitée par les nancéiens. 

Le jardin du campus d'Artem accueille ce jeudi 13 juin 2019, un nouvel espace de compostage. Baptême de l'ilot et performance sonore sont prévus en fin de journée dans le cadre d'une opération menée en partenariat avec l'association MOTE, le CROUS de Lorraine et la métropole du Grand Nancy.

Transformer ses déchets organiques pour en faire un terreau riche, et par la même occasion réduire ses ordures ménagères, tel est le concept du compostage. Tendance, la pratique est déjà bien connue des particuliers.

Mais depuis peu, elle se développe au sein même des villes, comme à Nancy, grâce au compost partagé. Il s'agit, pour les citadins, de partager et gérer collectivement des bacs de compostage installés dans des espaces publics. 

Aliénor Morvan, jeune designer formée à l'ENSAD de Nancy, travaille depuis 2015 au développement de ce phénomène. Elle est à l'origine de la création de six sites de compost dans la métropole Grand Nancy.

Initiatrice du projet MOTE, pour Matière Organique Très Expressive, elle défend une démarche à la fois écologique, esthétique et sociale. "Le compostage doit s'insérer à part entière dans la pratique de la ville, mais au-delà de l'aspect design, nous avons vraiment voulu fédérer une communauté d'usage autour de cette pratique", explique -t-elle.

Même constat pour Dominique Coste, référente et porteuse d'un autre site de compostage situé dans le parc Sainte Marie.

Pour qu'un site fonctionne, il faut d'abord créer du lien social.
Dominique Coste, référente et bénévole au parc Sainte Marie

"Il nous arrive donc d'organiser des pique-niques, de boire un pot chez l'un ou chez l'autre, toujours pour créer cette atmosphère conviviale" raconte t'elle, l'air visiblement enjouée.

Le pari est réussi, puisqu'aujourd'hui le site de Sainte Marie affiche complet, avec 60 personnes inscrites et 20 sur liste d'attente.  

Sensibiliser des publics variés

Pour impliquer l'ensemble des citadins, la designer Aliénor Morvan a redoublé d'efforts et imaginé divers ateliers, conçus sur-mesure selon les publics visés. "Ce qui est essentiel, c'est de former et d'accompagner l'ensemble des communautés."

On ne peut pas juste fournir un équipement et du mobilier et laisser les gens livrés à eux-mêmes.
- Aliénor Morvan, initiatrice de MOTE

Sur le site du jardin du parc du château de Madame de Graffigny (à Villers-lès-Nancy), il a par exemple été question de sensibiliser en premier lieu les enfants. Chaque semaine, une enseignante de l'école primaire du Château remet à un élève un bio-seau et un torchon sur lequel est inscrit les déchets organiques autorisés et interdits pour le bon fonctionnement du compostage. 

L'enfant est prescripteur dans le foyer, c'est lui qui attire l'attention de ses parents à cette pratique écologique, c'est très valorisant pour lui.
- Aliénor Morvan

 
A chaque public, la méthode diffère, mais l'objectif reste le même: démocratiser au maximum la pratique et éveiller les consciences. 

Pour votre information, voici, une carte (non exhaustive) des plusieurs points de compostage partagés du Grand Nancy: 
A Metz, faire parler les bactéries!
A Metz, lors du festival FuturOklatsch, qui s'adresse à un public déjà sensibilisé à la question du l'agriculture urbaine, la designer Aliénor Morvan a privilégié une formule en afterwork.

Grâce à une caméra thermique, les participants ont pu voir le rôle des bactéries qui agissent dans le compost, invisible à l'oeil nu. Un artiste a aussi sonorisé le mouvement des matières organiques afin de le transformer en une bande son. 
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