La foire d'automne de Nancy est annulée. Elle devait se tenir jusqu'au 15 novembre. Le préfet de Meurthe-et-Moselle a ordonné la fermeture des fêtes foraines sur tout le département. Les forains ne comprennent pas la décision. Ils pointent du doigt des incohérences et dénoncent une discrimination.
La foire d'automne de Nancy a une allure de village fantôme. Les manèges sont tous à l'arrêt, après une seule journée d'activité.
Jeudi soir, de nouvelles mesures restrictives ont été prises dans le département de la Meurthe-et-Moselle. Les fêtes foraines n'ont pas le droit d'ouvrir. Un coup de massue pour les forains qui viennent de s'installer dans les allées du Parc de la Pépinière. Certains ont fait jusqu'à 800 kilomètres pour venir.
L'incompréhension des mesures
Dimanche matin, Wendy Ben-Mourdi est venue protester avec son fils et son mari devant un parc d'activités en lieu clos. Pour eux les mesures prises par le gouvernement et le préfet de Meurthe-et-Moselle ne sont pas logiques. Le décret du 23 octobre qui interdit l'ouverture des fêtes foraines ne mentionne pas les parcs d'activités fermés."On ne comprend pas pourquoi dans cette salle on a le droit de venir faire du trampoline, aller dans la piscine à balles pendant qu'on nous interdit d'ouvrir notre tampoline en extérieur." Le couple possède un manège à trampolines depuis douze ans. L'attraction est déjà installée aux cotés des autres manèges dans les allées du Parc de la Pépinière à Nancy.
En Seine-Maritime le préfet a accordé une dérogation. La fête foraine de Cany-Barville a eu le droit d'ouvrir une seule journée après l'annonce du passage du département en alerte maximale.
Samedi matin, une vingtaine de forains s'étaient déjà réunis pour exprimer leur colère. "On peut faire une jauge à 1000 personnes. On veut travailler ! On a de l'espace dans les allées, on a des normes sanitaires, on les respecte." remarque Eric Charpentier, propriétaire d'un manège.
"On peut faire une jauge à 1000 personnes. On veut travailler !"
Il s'inquiète aussi pour ses clients " J'ai discuté avec une cliente hier. Elle ne comprend pas pourquoi on ferme. Elle voulait venir avec ses petits-enfants."
La foire d'automne devait se tenir jusqu'au 15 novembre, de 13 heures à 19 heures. "On a des horaires d'ouverture qui ne dépassent pas sur les horaires de couvre-feu donc encore une fois on ne comprend pas " remarque Freddy Charpentier, propriétaire d'un manège.
Pour les forains, la fermeture de la foire représente un gros manque à gagner. Ils ont engagé des frais pour venir et ne percoivent pas d'aides de l'Etat.
"On est la dernière roue du carrosse"
Vendredi, une délégation de cinq forains ont rencontré le sous-préfet. "Il n'a rien voulu savoir. On nous a même dit : dans la vie il y a des gagnants et des perdants" remarque Roy Huard, président de la foire d'automne. "On est la dernière roue du carrosse".Les forains se sont entretenus ce samedi 24 octobre, avec le maire de Nancy, Mathieu Klein. Ils espèrent maintenant obtenir une dérogation du préfet, pour avoir le droit de réouvrir.