À la suite de la réouverture des bars et des discothèques cet été, plusieurs femmes assurent avoir été victimes du GHB. Du côté des autorités nancéiennes, l’heure est à la prévention.

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C’était en septembre 2021. Juliette (le prénom a volontairement été changé), se rendait à sa soirée d’intégration dans un bar de Nancy. "J’ai bu seulement deux bières. Je suis tombée, totalement inconsciente. Ensuite, c’est le black-out complet", affirme avec gravité l’étudiante de 20 ans.

Aigreurs d’estomac, vomissements, troubles de la mémoire… Juliette se réveille le lendemain avec les symptômes habituels de la soumission chimique. C’est en fin de journée qu’elle évoque l’éventualité d’une prise accidentelle de GHB, produit de synthèse utilisé pour droguer une victime dans les cadres festifs. "J’ai vu que cela ne restait que huit heures dans le sang. C’était trop tard pour faire des prélèvements, du coup j’ai abandonné", détaille Juliette.

Pendant une semaine, elle ne va pas sortir de chez elle. "Je me sentais mal. Je me suis dit que c’était peut-être moi, que j’avais trop bu", explique la jeune femme. Ce n’est qu’à la publication de son témoignage sur les réseaux sociaux, pour alerter, qu’elle prend alors confiance. "J’ai vu qu’il y avait plusieurs cas similaires dans la même semaine", continue-t-elle.

Un souci de sensibilisation

"Je ne savais pas s’il fallait que je me dirige vers le bar, ou que j’aille faire une prise de sang", explique Juliette. Pour elle, "il n’y a pas beaucoup de prévention pour les cas de drogue. C’est cela qui fait culpabiliser".

Dans cette ville de plus de 50.000 étudiants, le problème est pris au sérieux. Quelques associations étudiantes de la métropole ont d’ailleurs transmis des numéros d’urgence en cas de violences, comme le 3919.

Il faut s’assurer qu’il y ait un cadre serein pour les étudiants, pour les fêtards

La municipalité a même décidé de rassembler les professionnels de la nuit (bars, discothèques, festivals …) et les forces de l’ordre, pour réfléchir à des actions d'ici la fin de l'année. "Il faut s’assurer qu’il y ait un cadre serein pour les étudiants, pour les fêtards", explique Charles Thomassin. Plusieurs mesures commencent à être mises sur la table, à l’image de stands de prévention ou de la distribution de flyers, mais il faut "voir ce qui est faisable", tempère le conseiller municipal.

Encourager les victimes à porter plainte

" Il est important de se décider rapidement à porter plainte, pour que les prélèvements urinaires ou sanguins soient faits le plus vite possible", explique quant à elle Christine Tournoud. D’après cette praticienne du centre antipoison et toxicovigilance de Nancy, "malheureusement, après réflexion, les victimes ne souhaitent pas aller plus loin. Il y a certainement une sous-estimation des cas".

Un sujet sensible qui s’est invité au Conseil municipal, lundi 27 septembre 2021, en présence du préfet et de la directrice de la police nationale de Meurthe-et-Moselle. Les forces de l’ordre se sont exprimées à propos de l’agitation autour des substances illicites, tout en rappelant qu’il ne faut pas céder à la psychose. La médecin Christine Tournourd rappelle que les cas de soumission chimiques "restent très rares".

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