Le monde de la santé, à l’appel de tous les syndicats, s'est mobilisé mardi 16 juin, à Nancy. Ils étaient environ 1.500 réunis devant le siège de l’Agence Régionale de Santé. Avant de défiler dans les rues de la ville. Ils réclament des moyens supplémentaires pour financer l’hôpital.
Après une crise sanitaire due au Covid-19, qui aura duré trois mois, médecins, aides-soignants et infirmiers se sont rassemblés devant le siège de l’Agence Régionale de Santé à Nancy. Mardi 16 juin 2020, ils étaient environ 1500, en blouses blanches et en surblouses vertes .
Pas des soignant-héros
Puis ils se sont tous retrouvés derrière une banderole pour marcher dans les rues de la ville. En première ligne. Ils ont été mis en avant par tout le monde et tous les soirs. "On était pas des héros. On faisait simplement notre travail. On nous a considéré comme des héros, on nous a adulé comme des héros mais finalement on a vraiment fait que notre travail", dit Audrey Amarantis, infirmière au CHRU de Nancy.
En début d’après-midi, vers 14 heures, une délégation a demandé à être reçu par la directrice de l’ARS. Sans succès.
Envoyées au front, sans arme.
En plein Ségur de la santé, ils rappellent que le combat pour défendre un hôpital public de qualité reste leur priorité. Et ils se plaignent des multiples restructurations menées dans les hôpitaux. "On a travaillé dans des conditions souvent exécrables pour une épidémie qui était sans précédent. Les médailles et le défilé sur les Champs Élysées on s’en fout ! On veut une revalorisation salariale".
200 soignants sur le CHRU ont été touchés par le Covid 19.
Les soignants avec les organisations syndicales, demandent en urgence un vrai plan de recrutement et une large revalorisation générale des salaires. Car pendant la crise, ils ont tous accepté de travailler jour et nuit. Alors aujourd’hui la contestation des personnels hospitaliers a fait place à de l’amertume et de la colère. "Aujourd’hui mon sentiment c’est de la colère. La façon dont ça s’est passée. A l’hôpital psychiatrique on n’avait même pas de masques pendant très longtemps, bref c’était très difficile", dit Amélie Gruger, infirmière au CPN à Laxou.
Dans la foule, des médecins, des infirmières du CHRU, des Ehpad, des aides-soignants, des aides à domicile. "On a été pris pour des idiots. Laisser des gens sur un brancard pendant 24 heures aux urgences, c’est notre quotidien. Et puis on alerte tout le monde, depuis trop longtemps sur les conditions de l’hôpital public", raconte Camille Roux, infirmier à l’hôpital central aux Urgences.
Pour tous, cette manifestation avait pour seul intérêt de rappeler au gouvernement ses promesses sur l’hôpital. Pour financer l’hôpital public et le système de santé. Une profonde réforme de l'hôpital devrait être annoncée au mois de juillet. En attendant, les négociations se poursuivent entre le gouvernement et les partenaires sociaux.