Nancy : quand Saint-Nicolas, venu d'Italie, faisait de l'ombre à Saint-Gorgon

Depuis la fin du 11e siècle, la relique de Saint-Nicolas est vénérée à Port, qui deviendra Saint-Nicolas-de-Port. Ramenée de Barri, au sud de l'Italie, à Varangéville, en Meurthe-et-Moselle, la phalange du saint menaça de supplanter Saint-Gorgon, alors patron de la paroisse.

En 1090, Aubert de Varangéville, accompagné d’un clerc de sa paroisse, rapporte de Bari, en Italie, une phalange de Saint-Nicolas, qu’il aurait dérobée à la basilique. Il s’agirait d’une phalange de la main droite.
Les ossements de Saint-Nicolas avaient été préalablement volés à Myre, en Turquie, par des marins de Bari, soi-disant pour en assurer la sécurité. C’est la raison pour laquelle le saint, ancien évêque de Myre, est aussi le patron des bateliers. 

 

On ne peut pas vraiment dire que Saint-Gorgon et Saint-Nicolas soient entrés en concurrence.

Christian Montésinos, historien
 

De retour de Bari, le seigneur de Varangéville déposa la relique de Saint-Nicolas dans l’église de sa paroisse, dédiée à Saint-Gorgon. Rapidement, la phalange de l’évêque de Myre attira les foules. "On ne peut pas vraiment dire que Saint-Gorgon et Saint-Nicolas soient entrés en concurrence", explique l’historien Christian Montésinos, "ce sont deux saints différents, mais leurs cultes ne pouvaient pas être pratiqués au même endroit.
D’autant que la vénération de Saint-Nicolas attire de plus en plus de pèlerins, au risque de supplanter Saint-Gorgon. Il est donc décidé de construire une petite chapelle, située dans la montée de l’actuelle rue Anatole France, dans laquelle est préservée la relique.

Légendaire St Nicolas

Une légende raconte que, Cunon de Linange, sire de Réchicourt, près de Sarrebourg, fut emprisonné lors de la sixième croisade, vers 1240 et fut miraculeusement libéré sa prison avant son exécution.
Endormi après une prière à Saint-Nicolas, il aurait été transporté pendant son sommeil et se serait réveillé sur le parvis de l'église de Saint-Nicolas-de-Port. Pénétrant dans l’église alors que se déroulait un office, les chaînes qui l’enserraient tombèrent d'elles-mêmes. Ces chaînes, qui auraient été sauvegardées, se trouvent dans le trésor de la basilique.
Rapidement, le pèlerinage à Saint-Nicolas s'étendra bien au-delà de la Lorraine. Des milliers de fidèles envahiront la cité et Saint-Nicolas sera considéré comme le saint patron des Lorrains. Si bien qu’il faudra une seconde église, plus vaste, pour abriter la relique. Erigée au 15e siècle, elle deviendra la basilique que nous connaissons aujourd’hui.
 
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