Nancy : le quotidien d’un chauffeur routier en période de coronavirus, "les lingettes pour bébé ça va 5 minutes"

Déjà éprouvés par le premier confinement lié au Covid-19, Christophe et ses collègues chauffeurs de poids-lourds espèrent des conditions de travail plus décentes pour les semaines à venir. Les routiers demandent la réouverture des restaurants-relais, fermés depuis le 30 octobre.

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Christophe Coscelli est conducteur de poids-lourds depuis 29 ans. Ce Nancéien de 50 ans, passionné par son métier, a des millions de kilomètres parcourus à son actif. Depuis le reconfinement, qui doit durer au moins du vendredi 30 octobre au 1er décembre prochain, lui et ses collègues n’ont plus la possibilité de se rendre dans les restaurants-relais, pourtant "nécessaires pour un chauffeur". Ces relais routiers permettent de se restaurer, de stationner son véhicule, se reposer, aller aux toilettes, se laver et enfin de pouvoir discuter avec les autres conducteurs.

Manger un sandwich tout seul dans son véhicule

Manger des sandwichs ou des plateaux-repas seul dans son véhicule, c’est le nouveau quotidien de Christophe. Depuis le 30 octobre, comme lors de la première vague de Covid-19 au printemps 2020, les relais routiers doivent rester fermés. Si les stations-service ont l’autorisation de rester ouvertes, les restaurants-relais peuvent, au mieux, servir des repas à emporter. 
 

Quand on vient de rouler 500 kilomètres, on aime bien voir du monde car on est toujours tout seul sur la route.

Christophe Cosselli, conducteur de poids-lourds pour la société Transports QUIL, Velaine-en-Haye (Meurthe-et-Moselle)


Ce chauffeur doit donc rester à l’intérieur de son camion pour déjeuner ou dîner. Il ne peut plus échanger avec les autres professionnels du transport pendant ses pauses. Ce qui est le plus dur pour Christophe, c’est justement de ne pas pouvoir se retrouver dans cette "ambiance conviviale", propre aux relais routiers. "C’est indispensable quand on vient de rouler 500 kilomètres, on aime bien voir du monde car on est toujours tout seul sur la route", explique le Nancéien.

De mauvaises conditions d’hygiène

Avec la fermeture des relais routiers, les conducteurs de poids-lourds n’ont plus accès aux sanitaires. Une situation très difficile pour Christophe qui conduit pendant des heures et roule entre 110.000 et 120.000 kilomètres par an. "La nourriture, à la limite on peut se débrouiller, mais les lingettes pour bébé ça va cinq minutes, on n’a pas de quoi avoir une bonne hygiène de vie", déplore le chauffeur.
 

Les lingettes pour bébé ça va cinq minutes, on n’a pas de quoi avoir une bonne hygiène de vie.

Christophe Cosselli, conducteur de poids-lourds pour la société Transports QUIL, Velaine-en-Haye (Meurthe-et-Moselle)


Pour ce chauffeur, la situation actuelle est d’autant plus compliquée à accepter que "les relais se sont pourtant bien adaptés aux règles de distanciation, aux mesures barrières et au protocole de désinfection". Christophe avoue même se sentir "mieux protégé du Covid-19 dans un relais routier, où les douches sont gratuites quand on mange sur place, que dans une station-service classique"
 

J’aime la route, les voyages, ce sentiment de liberté, c’est vraiment une passion.

Christophe Cosselli, conducteur de poids-lourds pour la société Transports QUIL, Velaine-en-Haye (Meurthe-et-Moselle)


Si ses conditions de travail sont nettement dégradées depuis le confinement lié à crise sanitaire, Christophe aime toujours autant son métier. "J’aime la route, les voyages, ce sentiment de liberté, c’est vraiment une passion", confie le routier lorrain. 
 
Une réunion en visio-conférence au sujet des restaurants-relais s’est tenue mardi 3 novembre 2020 entre les syndicats représentatifs des routiers et le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari. Une liste de 250 établissements pouvant ouvrir de 18 à 10 heures pendant le confinement sera diffusée d’ici à samedi 7 novembre. Une première victoire pour Christophe et les autres chauffeurs poids-lourds. 
 
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